Nous partirons un peu à la campagne, dans la (belle-)famille, le mois prochain. En attendant, nous avons décidé de jouer les touristes par chez nous, ce qui est plutôt plaisant. Nous projetions de nous rendre à Versailles mais n'avions pas encore arrêté de date. Le ciel étant avec nous, nous y sommes allés samedi, à l'improviste…
Enfin !
Je ne m'y étais jusqu'ici rendue qu'en semaine, au printemps et en hiver, périodes où l'accès est libre par la grille d'Honneur. Ce n'est pas le cas les mardis de fin mai à fin juin et les week-ends de haute saison, en raison des spectacles. La file d'attente étant quelque peu décourageante nous avons pris la tangente (on a été bien inspirés !) et sommes passés par la grille de la Chapelle, située en haut du parvis à droite du château, qui permet d'accéder au parc (mais pas aux jardins, payants) et au domaine de Marie-Antoinette.
La file d'attente commence en bas du parvis, arrive aux grilles pour redescendre et remonter une dernière fois avant d'arriver aux guichets d'entrée… Une prochaine fois on préparera notre visite…
Après une vingtaine de minutes de marche on franchit les portes du domaine. La ville semble bien éloignée…
Mais pas du tout…
… Au loin se profile la célèbre silhouette.
Notre promenade n'avait initialement pas du but précis sauf, peut-être, les châteaux de Trianon, la ferme de Marie-Antoinette ou le canal. Passant devant, nous décidons d'y entrer…
L'accès est payant depuis 2006.
Après tout, le canal n'est pas si loin, on pourra toujours aller l'admirer par la suite (pensa-t-elle naïvement).
Une fois franchis les murs du château, on se retrouve dans un charmant petit jardin clos, avant de commencer la visite.
© Alfred Teckel, du blog Nouvelle Feuille, qui propose un intéressant billet sur Trianon.
On parcourt les salles, meublées et décorées avec raffinement (le style Louis XVI annonce le style gustavien). L'accès de l'entresol et de l'attique est réservé aux visites guidées, nous n'avons pas tout vu…
Photo prélevée là.
La salle des gardes, aux murs peints en trompe-l'œil et ornés de toiles de Johann Georg Weikert, représentant Marie-Antoinette et une partie de sa (grande) fratrie à l'occasion de spectacles donnés pour le second mariage de leur aîné, l'empereur Joseph II, en 1765. Il s'agit de copies de tableaux qu'elle aimait beaucoup et qu'elle avait demandées à sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse. Elle les reçoit en 1778 et en dit : «Ils augmenteront bien le plaisir que j'ai quand je suis à Trianon.»
Cette calèche miniature, conçue pour le dauphin Louis-Charles (le futur Louis XVII), y a également été exposée durant un temps mais nous ne l'avons pas vue. Elle était tirée par une chèvre. Elle a été retrouvée en 1854 dans un commun du château de Saint-Cloud, et offerte par l'impératrice Eugénie à l'ambassadrice d'Autriche en 1862. Elle est revenue à Versailles en 2004 grâce à une donation.
© Château de Versailles.
© L'Internaute.
Le rez-de-chaussée est pourvu d'une salle multimédia qui propose une visite virtuelle du château.
© L'Internaute.
D'autres photos chez chateauversaillespassion.
Entre autres pièces, la salle de l'argenterie où sont conservés des outils de jardinage et accessoires de théâtre probablement utilisés par Marie-Antoinette, ainsi que deux buffets garnis de vestiges de ses services de porcelaine de Sèvres ornés de perles et de barbeaux (bleuets) et de quelques pièces d'argenterie. Une des proches de la reine (j'ai oublié laquelle) avait un service du même style, de sorte que les deux pouvaient se mélanger harmonieusement à table.
© Château de Versailles, Christian Milet.
L'escalier d'honneur, aux ferronneries ornées du chiffre de la reine. Il est situé dans le vestibule central et permet d'accéder d'un côté aux pièces de réception du premier étage et, de l'autre, par un autre escalier, à l'entresol et à l'attique. Ces ferronneries étaient son seul ornement.
Marie-Antoinette à la rose © Château de Versailles.
Dans l'antichambre on trouve ce célèbre portrait de Marie-Antoinette, peint par Élisabeth Vigée-Le Brun en 1783. Il remplace un premier tableau commandé par la reine à sa portraitiste, La Reine en robe de gaulle. Présenté au Salon de cette même année il fit scandale car il semblait inconcevable qu'une souveraine puisse se présenter aussi simplement vêtue.
La Reine en robe de gaulle © Schlossmuseum, Darmstadt.
Cette tenue était pourtant celle qu'elle portait à Trianon au quotidien. La reine avait fait exécuter ce portrait pour faire taire les accusations quant au coût de ses toilettes. Elle ne réussit qu'à se mettre encore plus à dos ses détracteurs.
La grande salle à manger, dont les tableaux commandés par Louis XV évoquent les productions de la terre : La Chasse, par Jospeh-Marie Vien, La Moisson ou Cérès et le Triptolème, par Louis Jean-François Lagrenée, Le Triomphe d'Aphitrite ou la Pêche , par Gabriel-François Doyen, et La Vendange ou le Triomphe de Bacchus, par Noël Hallé. Le dessus des portes est agrémenté de sujets peints par Clément Belle (Vertumne et Pomone ; Vénus et Adonis) et Charles Monnet (Borée et Orythie ; Zéphir et Flore), dans l'inspiration des Métamorphoses d'Ovide.
Cette tenue était pourtant celle qu'elle portait à Trianon au quotidien. La reine avait fait exécuter ce portrait pour faire taire les accusations quant au coût de ses toilettes. Elle ne réussit qu'à se mettre encore plus à dos ses détracteurs.
Grande salle à manger du Petit Trianon. © Château de Versailles, Christian Milet.
La grande salle à manger, dont les tableaux commandés par Louis XV évoquent les productions de la terre : La Chasse, par Jospeh-Marie Vien, La Moisson ou Cérès et le Triptolème, par Louis Jean-François Lagrenée, Le Triomphe d'Aphitrite ou la Pêche , par Gabriel-François Doyen, et La Vendange ou le Triomphe de Bacchus, par Noël Hallé. Le dessus des portes est agrémenté de sujets peints par Clément Belle (Vertumne et Pomone ; Vénus et Adonis) et Charles Monnet (Borée et Orythie ; Zéphir et Flore), dans l'inspiration des Métamorphoses d'Ovide.
Marie-Antoinette ne prisant guère les deux tableaux présentant des nus aurait voulu les remplacer par ceux que l'on trouve aujourd'hui dans la salle des gardes mais ne réussit pas à les imposer. Ils auraient brisé l'harmonie de la pièce.
Un dispositif de «tables volantes» avait également été commandé par Louis XV pour les grande et petite salles à manger. Ce dispositif, inventé par Loriot, devait leur permettre de monter toutes servies et de descendre au même signal, laissant l'escalier d'honneur dégagé. Il ne fut jamais installé mais on peut encore voir dans le parquet les différentes trappes aménagées à cet effet.
© Wikipedia.
Le boudoir ou «cabinet aux glaces mouvantes» a été aménagé sur ordre de Marie-Antoinette en 1787 à l'emplacement de l'escalier qui permettait à Louis XV d'accéder à ses appartements privés. Les cloisons glissent verticalement grâce à un mécanisme, permettant de s'isoler et de renforcer l'intimité des occupants de la pièce.
Salon de compagnie du Petit Trianon. © Château de Versailles, Christian Milet.
Le salon de compagnie précède les appartements de la reine et est la pièce principale de l'étage. Madame du Barry en avait fait son salon de réception, Marie-Antoinette le transforma en pièce de musique.
Chambre de la reine au Petit Trianon. © Château de Versailles, Christian Milet.
Le plafond de la chambre de la reine a été abaissé pour permettre l'installation de l'entresol, où se situent la bibliothèque de Marie-Antoinette, la chambre de la dame d'honneur, celle de la première femme de chambre et la salle de bain. Une partie du mobilier d'origine a disparu et est remplacée par des meubles de facture et d'origine similaires. Les sièges, le lit de repos et ses tentures sont recouverts d'une étoffe brodée de roses et de bleuets, ses fleurs préférées.
Louis XVI a également eu ses appartements au Petit Trianon mais n'y a jamais dormi.
P.-S. Suite de la visite par-là…
P.-S. Suite de la visite par-là…
Extrêmement intéressant, ton récit. J'ai presque l'impression d'avoir visité Trianon.
RépondreSupprimerTe souviens-tu de la fois où Roger et toi m'avez embarquée et où nous nous sommes glissés dans le Grand Trianon ? :-)
RépondreSupprimerquel article encyclopédique ! tu as du passer deux fois plus de temps de rédaction que de visite !! (mais j'envie les habitants de la capitale de pouvoir aller dans ces lieux si connus par de plus "petites" portes que celles que poussent les touristes lambda !)
RépondreSupprimerJ'y ai effectivement passé pas mal de temps :-)
RépondreSupprimerPour bien faire il faudrait que je publie aussi quelque chose sur les jardins et le hameau mais j'avoue que le courage me manque un peu…
Ta description et tes photos sont superbes !
RépondreSupprimerLes photos ont été glanées à droite et à gauche, seul le texte est de moi (mais merci du compliment !).
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