mardi 22 novembre 2016

Du mieux

Au fond de notre salle de cours, à l'atelier Beaux-Arts, se trouve un escalier aux marches pas très hautes qui mène à un espace où sont entreposés certains accessoires, les réserves de papier, les tréteaux, les chevalets, la cabine où se changent les modèles.


Les horaires de cette année sont différents des précédentes, avec un cours le mercredi matin à la place de celui du lundi après-midi. À l'issue de cette séance une partie des tables est démontée en vue de la suivante.

Il y a encore peu je désespérais que ma jambe retrouve une tonicité qui me permette de monter et descendre normalement des marches mais j'ai réussi à prendre celles-là sans m'aider de la rampe ou de ma canne la semaine dernière. C'est encore raide et un peu douloureux mais j'ai bon espoir que ça s'améliore.
Sauf fatigue extrême je me déplace à peu près sans mal à la maison – le sol est bien plat et je connais le territoire. Me lever et m'asseoir reste difficile, et la douleur est toujours plus ou moins là, qui monte de la jambe jusqu'à l'épaule pour redescendre jusqu'au coude. Il m'est arrivé de me recoucher parce qu'elle était trop lancinante. La plupart des anti-inflammatoires me sont interdits à cause de l'asthme, le paracétamol seul ne suffit pas et codéiné il rend juste les choses supportables. J'évite de toute façon d'en prendre trop souvent en raison des risques d'accoutumance et des autres effets secondaires.
Je pourrais conjuguer cette douleur au pluriel car ses sources sont multiples : celle de l'épaule et du bras est due à une arthrose cervicale, dont je souffre depuis au moins vingt ans. Elle ne s'était jamais manifestée de la sorte auparavant. La sciatique quant à elle est due à plusieurs pincements discaux. Souvenir de ma percutante rencontre avec une voiture en 1983, je vis avec depuis tout ce temps, même si elle m'aura à peu près laissée tranquille depuis. Je suppose que je ne m'en sors pas si mal. Conséquence d'une probable fracture du péroné passée inaperçue à l'époque mon genou droit se déboîte depuis. Comme je tends à compenser la plus folle de mes pattes sur celle-là l'arthrose s'est là aussi mise de la partie.
J'évite de m'aider de la canne pour les sorties de proximité, même si les côtes de mon quartier et le sol plus ou moins accidenté ne me permettent pas d'aller vite. Je la plie et la garde dans un cabas en cas de besoin, mais elle reste indispensable pour les déplacements plus conséquents et pour prendre les transports en commun – dont les vibrations sont éprouvantes à la longue et où la plupart des sièges me sont trop bas –, et les escaliers normaux.
Ces dernières semaines je ne me sentais plus progresser et m'en étais ouverte au kiné qui me prodigue des séances de shiatsu depuis janvier. Il était bien embêté mais pensait que les choses évoluaient par paliers, et qu'il fallait attendre la mi-novembre et la véritable installation de l'hiver (selon les critères de médecine chinoise) pour passer une nouvelle étape. La suite a prouvé qu'il avait raison.
Parallèlement j'avais depuis un moment les intestins irrités et le foie enflé au point d'avoir la sensation de pouvoir le palper, c'était devenu intenable. J'attribuais cet inconfort au paracétamol et j'avais beau me détoxifier régulièrement cet aspect restait inchangé. J'ai entrepris une cure de soupe, agrémentée d'un fruit de temps à autre, et de thé vert : l'inflammation s'est apaisée, en même temps que les autres douleurs.
Au bout de quelques jours j'ai mangé du pain et le résultat ne s'est pas fait attendre. Je crois qu'il me faut faire une croix sur le froment. L'épeautre en revanche ne semble pas poser problème.
J'ai toujours été incapable jusqu'ici d'évaluer ma douleur sur une échelle de 1 à 10 quand on me posait la question. Elle est devenue une compagne fidèle au fil des ans, et je ne sais plus la différence. Cela explique que je me sois traînée plusieurs mois, jusqu'à ne plus pouvoir arquer, avant d'aller trouver le médecin : j'avais commencé par me dire que ce n'était rien et que ça passerait, puis que si je m'arrêtais je la laissais gagner avant de devoir me rendre à l'évidence. Je crois maintenant pouvoir dire que je suis passée de 8 à 2 ou 3.

Jusque trois rangs de tables s'alignent devant les armoires du fond. En hauteur, à main droite, la sculpture qui a servi lors de mes premières séances de cette année. Cette salle était initialement prévue pour des expositions.


5 commentaires:

  1. La santé n'a pas de prix.
    Vivre avec des douleurs en permanence, c'est terrible. Mon époux souffre aussi beaucoup et son quotidien en est bouleversé. Et puis il n'est pas toujours de bonne humeur.
    Bon courage, je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  2. Pas toujours la franche rigolade ici non plus, mais c'est n'est pas maîtrisable…
    Merci de ta fidélité, je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  3. Depuis un accident, ou plutôt deux, sans compter une chute de ski qui m'a fracturé le sacrum, je suis abonnée aux hernies et aux sciatiques qui vont avec. Ce sont des douleurs épouvantables et la fin du sport, sans compter les problèmes dus aux effets secondaires des médicaments. Un ancien collègue a fini par se mettre au cannabis, découragé par les "solutions" de la pharmacopée officielle. Je n'en suis pas arrivée là, mais je le comprends.
    Pour ton allusion au régime alimentaire, j'ajouterai qu'une connaissance m'a dit n'avoir plus de douleurs de dos depuis qu'elle a cessé de consommer des produits laitiers et du gluten. Sacrément drastique et peu convivial, mais là encore, je comprends son choix. Un jour, peut-être...

    RépondreSupprimer
  4. J'ai eu d'autres accidents auparavant qui ne m'ont pas ou peu laissé de séquelles. Je suis généralement abonnée aux effets secondaires des médocs allopathiques, et les AINS me sont interdits, je n'ai pas un grand choix de ce côté et me suis tournée vers la phyto et la gemmothérapie.
    Je supporte apparemment bien les laitages mais favorise de toute façon les fromages de chèvre et de brebis. J'avais déjà supprimé gluten et lait de vache il y a quelques années et, effectivement, m'en étais très rapidement bien mieux portée mais je n'arrivais pas à reprendre ce pli. Il y avait à l'époque d'autres contraintes, peut-être en est-ce la raison. Mais là ça s'est fait tout seul et ne m'a pas posé de problème, je n'ai même pas eu de fringale. La saison favorise la préparation de soupes, ç'a dû aider… Je poursuis cette semaine, avec un jeûne intermittent, et ce mode d'alimentation me convient bien. Si c'est le prix à payer pour aller mieux, ça me va aussi :-)

    RépondreSupprimer
  5. Il faut ce qu'il faut et si ça marche, c'est l'essentiel !
    (quelles banalités, je m'en veux, mais c'est ce que je pense vraiment)

    RépondreSupprimer