mardi 8 novembre 2016

Histoire(s) de soi, histoire(s) de l'autre – Goûts et dégoûts

Le 14 juillet est un jour que j'ai toujours aimé. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de toujours être dans une ambiance de fête. Cette année, je suis chez une amie ce jour-là. Toutes les deux nous sommes un peu folles. Nous avons décidé de faire une séance de relooking cette après-midi, pour patienter avant d'aller voir les feux d'artifice le soir. L'après-midi a déjà bien commencé, et mon amie et moi sommes appelées dans la cuisine pour mettre la table. Nous descendons l'escalier en parlant lorsque j'aperçois Boomerang, l'un des chats se trouvant dans la maison. Je me dirige vers lui et le prends dans mes bras. Il est roux, doux, gentil et mignon ; c'est mon préféré. Je le serre contre moi, ma tête collée contre sa fourrure soyeuse et rejoins la cuisine. Je caresse encore un peu Boomerang avant de le libérer de mon emprise et d'aider à mettre la table. Intriguée par l'odeur et mon estomac gargouillant légèrement, je demande le menu prévu. Je me stoppe brusquement dans mon élan lorsqu'on me répond : «Du camembert au four.» Laissant un petit «ah» neutre échapper de mes lèvres, je pose les verres sur la table, en face des assiettes.

Mes plus anciens lecteurs reconnaîtront peut-être les images piochées ici…

Mon amie et sa mère se tournent vers moi et me demandent : «Tu n'aimes pas ça ?» Je ne sais pas trop quoi répondre : je n'aime pas le camembert mais d'un autre côté je n'en ai jamais mangé cuit au four (sauf dans la pizza, peut-être, mais ça n'a rien à voir). C'est ce que je finis par leur dire… C'est à leur tour de dire «ah». Posant à présent les couverts aux côtés des assiettes placées par mon amie, je suis d'un coup submergée par les voix de mon amie, ses parents et son frère qui vient d'arriver, qui s'étonnent que je n'aime pas ça et que ça a un tout autre goût chaud : que c'est même meilleur. Je finis par leur promettre que j'essaierai le mets. Je pose le sel sur la table et m'assois avec les quatre autres personnes. La mère sort une assiette du four. Je devine que dans le papier d'aluminium se trouve au milieu le fameux fromage. Elle l'ouvre et je m'étonne de n'en voir qu'un. Je demande si un seul suffira. Apparemment oui. Je prends un morceau de pain et le trempe dans le liquide qu'est devenu le fromage. J'admets que ça sent bon. Je porte le pain à ma bouche et goûte. Je ne suis pas fan mais il est vrai que le miel et les herbes changent le goût. Je me nourris principalement de la salade.
Nous finissons de manger en riant avant de nous diriger vers la chambre des parents pour la séance de relooking et les feux d'artifice à Alençon, le soir.

Installation à la MGI pour la restitution – Photos Chloé Devis

L'année écoulée a vu la classe de la douce s'impliquer dans ce projet en partenariat avec la Maison du geste et de l'image et la Ville. Ses professeures de français et de mathématiques, l'écrivaine Carole Achache et la photographe Chloé Devis ont conduit des ateliers thématiques autour de l'autoportrait, du quartier, des objets du passé, des goûts et dégoûts… Carole Achache est décédée à la fin de l'hiver, les ateliers ont continué. Une restitution de ce travail de longue haleine s'est tenue le 17 juin dernier à la MGI.

3 commentaires:

  1. Que de belles réalisations !
    Pour le camembert, parfois on en fait à la cheminée l'hiver. Sur des pommes de terre c'est bon mais il faut aussi beaucoup de salade.
    Bonne journée, bises.

    RépondreSupprimer
  2. C'est une très belle exposition, et ce sont de belles initiatives !

    Je comprends tout à fait ta crainte pour le camembert. J'ai vécu quelque chose d'analogue, en Italie, quand on m'a annoncé du rosbeef, moi qui tourne de l'oeil dès qu'un steak saigne un peu. En fait, c'était de la viande de boeuf qui avait mijoté quatre heures dans de la sauce tomate : un pur délice !

    RépondreSupprimer
  3. Je transmets vos messages. Encore deux textes à venir :-)
    Bonne journée !

    RépondreSupprimer