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dimanche 30 juillet 2017

Modèle nu

«“Très épatant, tout de même, le nu… Ça fiche une note sur le fond… Et ça vibre, et ça prend une sacrée vie, comme si l’on voyait couler le sang dans les muscles… Ah ! un muscle bien dessiné, un membre peint solidement, en pleine clarté, il n’y a rien de plus beau, rien de meilleur, c’est le bon Dieu !… Moi, je n’ai pas d’autre religion, je me collerais à genoux là devant, pour toute l’existence.”
Et, comme il était obligé de descendre chercher un tube de couleur, il s’approcha d’elle, il la détailla avec une passion croissante, en touchant du bout de son doigt chacune des parties qu’il voulait désigner.
“Tiens, là, sous le sein gauche, eh bien, c’est joli comme tout ! Il y a des petites veines qui bleuissent, qui donnent à la peau une délicatesse de ton exquise… Et là, au renflement de la hanche, cette fossette où l’ombre se dore, un régal ! Et là, sous le modelé si gras du ventre, ce trait pur des aines, une pointe à peine de carmin dans de l’or pâle… Le ventre, moi, ça m’a toujours exalté. Je ne puis en voir un, sans vouloir manger le monde. C’est si beau à peindre, un vrai soleil de chair !”» Chap. IX, pp. 288-289

L’Œuvre
Émile Zola
Le Livre de poche



mardi 2 mai 2017

Balades parisiennes

«Ah ! que de beaux couchers de soleil ils eurent, pendant ces flâneries de chaque semaine ! Le soleil les accompagnait dans cette gaieté vibrante des quais, la vie de la Seine, la danse des reflets au fil du courant, l'amusement des boutiques chaudes comme des serres, et les fleurs en pot des grainetiers, et les cages assourdissantes des oiseleurs, tout ce tapage de sons et de couleurs qui fait du bord de l'eau l'éternelle jeunesse des villes. Tandis qu'ils avançaient, la braise ardente du couchant s'empourprait à leur gauche, au-dessus de la ligne sombre des maisons ; et l'astre semblait les attendre, s'inclinait à mesure, roulait lentement vers les toits lointains, dès qu'ils avaient passé le pont Notre-Dame, en face du fleuve élargi. Dans aucune futaie séculaire, sur aucune route de montagne, par les prairies d'aucune plaine, il n'y aura jamais des fins de jour aussi triomphales que derrière la coupole de l'Institut. C'est Paris qui s'endort dans sa gloire. À chacune de leurs promenades, l'incendie changeait, des fournaises nouvelles ajoutaient leurs brasiers à cette couronne de flammes. Un soir qu'une averse venait de les surprendre, le soleil, reparaissant derrière la pluie, alluma la nuée tout entière, et il n'y eut plus sur leurs têtes que cette poussière d'eau embrasée, qui s'irisait de bleu et de rose. Les jours de ciel pur, au contraire, le soleil, pareil à une boule de feu, descendait majestueusement dans un lac de saphir tranquille ; un instant, la coupole noire de l'Institut l'écornait, comme une lune à son déclin ; puis, la boule se violaçait, se noyait au fond du lac devenu sanglant. Dès février, elle agrandit sa courbe, elle tomba droit dans la Seine, qui semblait bouillonner à l'horizon, sous l'approche de ce fer rouge. Mais les grands décors, les grandes féeries de l'espace ne flambaient que les soirs de nuages. Alors, suivant le caprice du vent, c'étaient des mers de soufre battant des rochers de corail, c'étaient des palais et des tours, des architectures entassées, brûlant, s'écroulant, lâchant par leurs brèches des torrents de lave ; ou encore, tout d'un coup, l'astre, disparu déjà, couché derrière un voile de vapeurs, perçait ce rempart d'une telle poussée de lumière, que des traits d'étincelles jaillissaient, partaient d'un bout du ciel à l'autre, visibles, ainsi qu'une volée de flèches d'or. Et le crépuscule se faisait, et ils se quittaient avec ce dernier éblouissement dans les yeux, ils sentaient ce Paris triomphal complice de la joie qu'ils ne pouvaient épuiser, à toujours recommencer ensemble cette promenade, le long des vieux parapets de pierre.» Chap. IV, pp. 122-123

L'Œuvre
Émile Zola

Le Livre de poche

mardi 28 mars 2017

Exils

Hommage aux exilés, aux réfugiés.
Encres et feutre noir.
 
Encre, feutre noir, gouache.
 
Encres, mine graphite, feutre noir.
 
Encres, mine graphite, feutre noir.
 
Mine graphite.
 
Mine graphite.
 
Mine graphite.
 Pastels secs.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutre noir, feutre waterproof.
  Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutre noir, feutre waterproof.
  Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutre noir, feutre waterproof.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutre noir, feutre waterproof.

Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutres de couleur.
Encre de Chine, gouache, découpages.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle.
Mine graphite.
 Mine graphite, lavis d'aquarelle, feutres de couleur.
 Mine graphite, feutre waterproof, feutre noir.
Mine graphite, lavis d'aquarelle.

mercredi 18 janvier 2017

Disparaître

«Tout doit disparaître» est le thème commun aux ateliers Beaux-Arts cette année. Nous avons commencé par nous plier à la demande mais, rapidement, le prof nous a dit ne pas aimer l'obligation et l'injonction comprises dans la phrase, et nous n'en avons conservé que le dernier mot.


Mine graphite, feutres noirs, aquarelle.

Quand Claudia vient prendre la pose, un tableau d'Ingres s'anime sous nos yeux. La façon dont les diverses postures ont été croquées, ajoutée à celle dont elle s'est drapée dans le non-tissé, permet de jouer avec les fragments, les effets de transparence, de mise en avant et de disparition de certaines parties de son corps.

Mine graphite, aquarelle.
Des quatre poses ici reproduites, celle-là avait ma préférence.
Le prof a mieux aimé celle-ci.
Fusain, sanguine, carrés Conté, aquarelle.
Fusain, sanguine, carré Conté.
Mine graphite, feutre noir waterproof, aquarelle.
Mine graphite, feutre noir waterproof, aquarelle.
Encre de Chine, gouache, aquarelle, carré Conté.
Fusain, gouache, aquarelle, carré Conté. Les auréoles sont dues au fixatif.
Mine graphite, aquarelle, feutres waterproof et noir.
 Encre de Chine, gouache, bouts de fils et microchutes de tissus jolis.

J'avais commencé par habiller la silhouette de Gwenaël de papier de soie mais, insatisfaite du rendu, je l'ai arraché. Le résultat me convient bien mieux.

 Encre de Chine, gouache.
 Encre de Chine, feutres waterproof et noir.

vendredi 30 décembre 2016

Fragments

Certains exercices reviennent chaque année. À partir de la mi-octobre les séances ont consisté à travailler ce que le professeur appelle le «trait d'errance», avec mise en avant et effacement, et création d'une notion de mouvement.

 Crayon.

Mon trait varie selon la manière dont je tiens le porte-mine. L'exercice a évolué après les vacances de la Toussaint et nous avons de nouveau travaillé les fragments. D'abord se mettre dans le bain : on dira que la silhouette de Cécile est fragmentée par les accessoires qu'elle utilise – une plaque de polystyrène et un cadre vide. Il s'agissait-là de travailler les masses d'ombré sans lignes de contour, à la façon de certaines œuvres de Magritte, Seurat ou de Vinci…

Crayon et estompeur.

… avant de se rapprocher des consignes. Je mesure parfois les progrès de ces deux années de cours, malgré le trimestre manqué l'an dernier et l'absence d'exercices de cet été.

Crayon et estompeur, sauf en bas à gauche : feutre noir, pour un travail dans la masse plus que dans la ligne.

Je n'aurais jamais imaginé arriver à dessiner de la sorte il y a encore peu. L'occasion de comparer cette planche avec la suivante, que j'avais oublié de photographier et de publier, dessinée à peine un an plus tôt, et dont j'étais déjà assez contente.


Claudia n'a pu arriver à l'heure ce jour-là, victime du vol de son portefeuille. Nous avons donc débuté la séance avec une statue pour modèle, avant de poursuivre nos exercices de masses d'ombrés, partant de l'intérieur du dessin pour donner forme à la silhouette.

Crayon et estompeur, aquarelle et feutre noir.

Le prof a vu dans ce dessin une succession de points de ponctuation. 


Lentement mais sûrement nous nous sommes dirigés vers le thème de cette année.