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mardi 31 octobre 2017

Sorcière, sorcière…

Six participants, douze mots : mots, sorcière, dîner, flamme(s), signe(s), nuit, maux, guérir, dragons, eau, alchimie, arbre(s).

Au milieu de la nuit, la sorcière se saisit d'une marmite qu'elle posa sur les petites flammes de l'âtre. Elle y versa de l'eau, y jeta une poignée d'herbes magiques, censées guérir bien des maux, et se lança dans la préparation d'un dîner tout en entamant une série d'incantations et de signes. Ses mots parlaient de dragons, d'alchimie, d'arbres.

 La plus jolie des petites sorcières.
Il y a tout juste sept ans. 
Elle était invitée à un anniversaire ce jour-là. 

mardi 25 juillet 2017

À partir d'un incipit

«Elle parle vite.» Les mots sortent en rafale, saccadés, mais le flot semble intarissable. Elle dit le choc, la peine, le chagrin, la solitude et l'isolement. Elle dit qu'elle n'a plus rien, qu'elle n'est plus rien. Qu'elle n'arrive pas à se projeter dans un futur quel qu'il soit et ne sait donc ce qui l'attend. 
Elle ne s'apitoie pas sur son sort, elle considère les choses avec lucidité, froidement, malgré sa tempête intérieure. Elle a beau tourner les choses encore et encore dans sa tête elle peine à comprendre ce qui lui est arrivé et ne sait combien de temps il lui faudra pour s'en relever, pour retrouver un désir d'aller de l'avant.
Maintenant les larmes coulent. Elles jaillissent toutes seules et leur flot à elles aussi ne semble pas pouvoir s'arrêter. Elle pleure comme elle n'a jamais pleuré. De tout son corps, de toute son âme, de tout son cœur. Si au moins ces larmes pouvaient lui apporter un apaisement, mais plus elles coulent et plus elle a l'impression de sombrer.
L'épuisement finit par la rattraper, elle ferme les yeux, toujours secouée par les sanglots. La peine était trop forte, elle a pris un comprimé pour l'aider et le sommeil la cueille. C'est déjà le petit matin, il ne lui reste que quelques courtes heures à dormir et la journée qui l'attend s'annonce bien remplie.
Elle se réveille trois heures plus tard mais, étonnamment, elle parvient à se mettre en train sans trop de difficultés, et s'offre même le luxe d'aller à pied à son premier rendez-vous et d'arriver en avance.
Pendant ce temps elle en arrive à presque oublier le vertige qui l'habite.


jeudi 20 juillet 2017

Petites phrases

Composer une ou deux courtes phrases à partir des cinq mots suivants : souffle, cuiller, lapin, perruque, idée.

Souffle : c'est le nom qu'elle a donné à l'un de ses sensuels dessins, où deux corps s'enlacent, comme portés par le vent.


Une cuiller pour papa, une cuiller pour maman et une cuiller pour toi. Te souviens-tu de cette phrase destinée à te faire manger ce que tu n'aimais pas ?
Telle le lapin d'Alice, elle est toujours en retard, quelles que soient les précautions qu'elle prend pour partir à l'heure. Il paraît que cela vient d'une mauvaise évaluation du temps.
Ma grand-mère avait perdu ses cheveux à la suite d'une typhoïde et durant quelque temps avait  porté des perruques.
Il est temps que cela se termine, j'ai l'impression de ne plus avoir d'idées !

mardi 11 juillet 2017

Trésors dérisoires

Cinq participants, cinq mots : souvenir, jaune, tiroir, minuscule, ennui.

Elle sourit aujourd'hui au souvenir de ces interminables étés où elle ne partait pas et où elle n'avait à peu près rien d'autre à faire que lire ou regarder la télé. Le jaune soleil qui écrasait tout l'obligeait à rester chez elle, tapie dans la relative fraîcheur de sa minuscule chambre. Elle se souvient de sa table de chevet, dans laquelle elle cachait ses trésors dérisoires : bouts de ficelle, feuilles et fleurs séchées, petits cailloux, bouts de verre polis par l'eau d'un ruisseau, maintenant enfouis dans un tiroir de sa mémoire.

mardi 4 juillet 2017

Trajet

Je laisse la porte se refermer derrière moi et me dirige à gauche. Le trottoir est étroit, pentu et pas très aisé à pratiquer. Je descends sur la chaussée. Il est tôt et la rue, peu fréquentée, est à sens unique. De jolies maisons la bordent, des glycines courent le long des clôtures, des lilas les accompagnent. Leurs fragrances se mêlent et embaument le voisinage.

Pas de lilas ici, juste une glycine enlaçant un arbre de Judée, mais on s'en fiche : c'est bien joli. Photos N.N.

Je marche près d'un quart d'heure jusqu'à l'arrêt commun aux deux lignes de bus que je peux emprunter. Je suis quasi sûre d'y trouver à m'asseoir.
La ville défile derrière les fenêtres, le trajet est rapide, vingt minutes tout au plus, dont une partie traverse un bois, mais le périple n'est pas terminé. Que prendre ? Ce bus relativement lent mais direct ? Cet autre, qui me mènera au tram, ou le métro et ses correspondances ? C'est le temps d'attente qui détermine mon choix, la durée totale du voyage est peu ou prou la même, quel que soit le mode de locomotion : entre une heure et quart et une heure et demie.
De nouvelles rues, de nouvelles façades, et hop, me voilà presque rendue. Je reprends ma marche et descends l'avenue. Le bruit et la circulation m'agressent mais je poursuis mon chemin dans ce quartier que je n'aime guère. La tour se profile au loin, j'approche du but.
Une porte, deux portes, trois portes, j'emprunte l'escalier, il n'y a qu'un étage à gravir, et me voilà à destination. C'est la dernière fois que je suis cet itinéraire.

jeudi 29 juin 2017

Premières fois

La première fois que j'ai quitté le pays où je vivais, j'avais six ans. Nous sommes arrivés en France par paquebot, une autre première fois mais aussi une dernière, et nous étions censés venir en vacances. L'occasion pour moi de rencontrer mes grands-parents maternels dont jusque-là je ne connaissais que la voix, grâce au téléphone, et les lettres et colis qu'ils nous envoyaient.
La première fois que j'ai posé le pied sur le sol français mon grand-père et le frère de ma mère nous attendaient sur le quai. Après un long trajet en voiture nous sommes arrivés à Paris. Ma grand-mère m'a serrée dans ses bras et donné des baisers bruyants.
C'était au mois de décembre et Noël ne se fêtait pas là où j'avais vécu jusque-là, aussi mes grands-parents avaient-ils eu à cœur de bien faire les choses : immense sapin, crèche, et mon grand-père avait même enfilé un costume de père Noël. J'ai oublié quels avaient été les cadeaux.

Le jour du départ.

Je garde peu de souvenirs de ma première rencontre avec mes grands-parents, une rencontre en deux temps. Je ne me souviens pas de la météo de ce jour-là mais je sais où nous nous trouvions : à Marseille. J'ai d'abord vu mon grand-père, qui m'a serrée dans ses bras, puis ce fut au tour de mon oncle de m'accueillir. Je me souviens de l'excitation mêlée d'émotion de ce moment.
Nous avons traversé la France jusqu'à Paris – en voiture –, et je crois avoir dormi la plupart du trajet. Je garde le souvenir d'un voyage interminable. Nous sommes arrivés à Paris à la nuit tombée et je me souviens des embouteillages, du gris environnant et des lumières de la ville.
Ma grand-mère nous attendait, elle s'était mise sur son trente et un et piaffait d'impatience. L'appartement avait été briqué, et je me souviens de la cuisine, immense à mes yeux d'enfant. Elle m'a prise dans ses bras et donné ces baisers bruyants. C'étaient les premiers, la première fois que nous nous touchions et la première fois que j'étais embrassée de la sorte. Leur bruit a fortement retenti à mes oreilles et je me souviens n'avoir pas tellement aimé ça.

mercredi 14 juin 2017

Atelier d'écriture – 8

Cinq participants, dix mots : grotte, ours, miroir, lampe, désespoir, forêt, enfermé, miel, arrêter, amour.

Dans son désespoir, enfermé chez lui, il se faisait l'effet d'un ours dans sa grotte. Il n'avait qu'une envie : hiberner ! Il alluma la lampe qui éclaira les boiseries teintées de miel de la pièce et se regarda dans le miroir. Ce qu'il y vit l'effraya : «Secoue-toi», se dit-il, et il sortit prendre l'air dans la forêt voisine. La balade qu'il y fit le réconforta.
À son retour le téléphone sonnait sans s'arrêter. Il se dépêcha de décrocher. À l'autre bout du fil son amour lui parlait.

lundi 8 mai 2017

Atelier d'écriture – 7

Quatre participantes pour ce nouvel atelier, huit mots : souris, menteur, maison, arbre, volcan, jardin, mots, train.

Le crissement des pas des souris dans le jardin l'attira hors de la maison. Elle se rendit près du cerisier en fleur, son arbre préféré en cette saison. Elle en fit le tour et remarqua une petite motte, comme un minivolcan, probablement causé par une taupe.
Les mots lui manquèrent devant ce dégât somme toute anodin, mais elle était en colère : elle s'était rendu compte la veille qu'elle vivait avec un menteur.
Au loin, un train passa, comme la promesse d'un autre possible.

dimanche 16 avril 2017

Atelier d'écriture – 6

Huit participants, seize mots : précipitation, senteur, impatience, trou, trompette, ça va, journaliste, attente, stop, fleurs, réconciliation, élégant, air, ramoneur, ça va pas, soupir.

Une senteur de charbon avait envahi l'air : le ramoneur était passé. Il s'était annoncé à coups de trompette et avait officié. Il avait conclu le nettoyage du conduit de la cheminée d'un tonnant «Ça va aller, maintenant !» Après avoir une dernière fois vérifié le trou du conduit, il était parti sans précipitation.
Elle poussa un soupir d'impatience : le journaliste de son cœur devait arriver sous peu et, dans cette attente, elle ouvrit la fenêtre et posa un vase de fleurs sur la table du salon, avant de se raviser. «Ça va pas du tout comme ça, il sera mieux là», dit-elle en le posant sur le manteau de la cheminée.
Ils s'étaient âprement disputés à leur dernier rendez-vous et elle espérait une réconciliation.
Il se présenta à la porte, plus élégant que jamais, cachant quelque chose dans son dos.
— Stop, dit-il, avant même qu'elle ouvre la bouche, oublions tout cela, et de lui offrir un bouquet de tulipes marbrées – ses préférées.

samedi 8 avril 2017

Atelier d'écriture – 5

Dix participants, un mot par personne : douceur, soin, oiseau, soleil, promenade, oreille, neige, crémaillère, récompense, rigoler.

Elle sortit profiter de la douceur du temps et tendit l'oreille aux trilles d'un oiseau. Le souvenir des jours gris de neige s'éloignait, elle accueillait le soleil comme une récompense. Elle avait pris soin de se vêtir joliment : sa promenade la conduisait chez des amis qui pendaient leur crémaillère. Elle avait l'intention d'y passer un bon moment, d'y bien rigoler.

mardi 4 avril 2017

Exercice de style

Je me souviens du premier areuh distinct de ma fille. Nous étions dans la rue des Orteaux et je la portais sur mon ventre. Elle avait un mois tout au plus.
Je me souviens quand les cheveux ont commencé à remplacer son duvet de bébé. Lorsqu'un souffle d'air passait il soulevait ce mélange de cheveux et de duvet, lui donnant l'air d'un poussin ébouriffé.
Je me souviens du jardin de mes grands-parents. Les plantations avaient été pensées pour qu'il fleurisse tout au long de l'année.
Je me souviens de leur fierté quand il fut classé hors concours aux Villages fleuris.
Je me souviens de l'odeur de leur maison.
Je me souviens de vacances chez eux. L'été ils m'emmenaient me baigner au bord d'un étang.
Je me souviens de mes promenades à vélo lorsque j'allais chez eux. Quelle que soit la direction prise on roulait en faux plat, le vent dans la face.

vendredi 31 mars 2017

Atelier d'écriture – 4

Huit participants, cette fois, quinze mots : rivière, chignon, tourbillon, sortie, le sacré, liberté, famille, perdu(e), incompréhension, ensoleillé(e), amour, harmonie, terre, grenouille, éveillé(e).

Elle s'était longuement préparée pour cette sortie et avait pour finir relevé ses cheveux en un joli chignon. La sensation de liberté donnée par le grand air et la nature éveillée par le printemps n'avait pas duré.
Elle songeait à l'amour que lui portait sa famille mais aussi à l'incompréhension dans laquelle baignaient leurs relations et qui reflétaient tout sauf l'harmonie.
Sur le chemin ensoleillé elle aperçut une grenouille. Elle avait d'abord longé la rivière mais, prise dans le tourbillon de ses pensées, s'était perdue.

Exercice pas totalement réussi, je n'ai pas su caser le sacré...

vendredi 24 mars 2017

Atelier d'écriture – 3

Huit participants, cette fois-ci, seize mots : itinéraire, promenade, cactus, dictionnaire, chouette, carnaval, lune, reclus(e), tempête, rayure, orange, jupette, masque, miroir, splendeur, mirage.

Après un grand mois recluse, elle sortit en promenade. Aidée des cartes de son dictionnaire encyclopédique, elle s'était préparé un chouette itinéraire.
Elle avait seulement oublié que c'était jour de carnaval.
Vite, vite, elle retourna chez elle, enfila une jupette ornée de cactus, un maillot barré d'une rayure orange, se para d'un masque et regarda son reflet dans le miroir.
Une tempête intérieure l'envahit que seule l'apparition de la lune dans toute sa splendeur, tel un mirage, parvint à apaiser.

vendredi 10 mars 2017

Atelier d'écriture - 2

Six participants, deux mots par personne : fantôme, retrouvailles, randomisation, parapluie, visite, changement, jardin, guirlande, aveugle, rose, cerisiers, balade.

Tel un fantôme elle se balade dans le jardin, au milieu des cerisiers dont les fleurs d'un rose délicat annoncent de belles guirlandes de fruits. Un parapluie la protège de la brume qui l'entoure et l'aveugle. 
Elle attend une visite, des retrouvailles, en quelque sorte, qui lui annonceraient un changement, au hasard des jours à venir, comme une randomisation.

vendredi 24 février 2017

Atelier d'écriture - 1

Six participants, deux mots par personne : printemps, corriger, musique, cœur, amour, transformation, illusions, oiseaux, montagne, voisins, meurtri, beauté.

Le printemps s'en vient, mais sa beauté
N'arrive pas à panser mon cœur meurtri. 
Tout cela n'est-il pas qu'illusions ?
Le chant des oiseaux corrigera-t-il ma mélancolie ?
L'amour de la musique, la gentillesse des voisins, des amis,
Parviendront-ils à me transformer ?
Pourquoi ne pas partir à la montagne, changer d'air...