Ce billet des correcteurs du monde.fr m'a fait penser à la chanson de Colette Renard. En cherchant à l'écouter je suis tombée sur une version sage, qui lui permit de passer à la télé…
Avant de croiser celle de Jeanne Cherhal…
Puis de retrouver celle dont j'avais le souvenir…
Et de tomber sur ce ce détournement de La Complainte de Mandrin.
Je n'avais pas cousu depuis longtemps, en tout cas rien qui vaille un billet : un protège-agenda assorti à l'étui pour iPod de ma mère, un étui pour téléphone et un drap ancien en lin transformé en drap housse (vous saurez tout !). Il y a un mois Marmoute a rédigé ce billet, et je me suis trouvée embarquée dans le défi organisé par Aude, de L'Atelier clandestin.
Chemise de printemps (ou d'automne), Lisette (136-fr chez les JCA), ma première cousette japonaise. Coupée en taille M sans les marges de couture, rallongée par rapport à l'original, pour la douce qui grandit tant et plus – dans 5 cm elle me dépasse ! –, très simple à coudre.
Je suis juste, juste dans les temps – on est encore le 21. Ce sont des photos d'essayage, un contre-temps m'a retardée.
Le système de boutonnage est à revoir, ça grigne un peu et les boutons semblent décalés. À remplacer par de vraies boutonnières – je n'y couperai pas. Étrangement, les plis se remarquent moins «en vrai».
Cotonnade récupérée sur FreeCycle, déjà utilisée pour la robe aux coquelicots. C'était un grand coupon dans lequel, outre la robe et cette chemise, j'ai taillé un pantalon, un bob et une trousse.
Il n'en reste plus que quelques petits bouts.
Le bleu marine est à tout le monde : ça ne change rien au résultat des élections européennes mais l'élan me plaisait bien et m'a permis de me remettre à coudre.
Peu de temps après la dernière rentrée nous avons déposé une demande de changement d'établissement pour la douce. Ne voyant rien venir l'Homme a appelé le secrétariat du principal, qui lui a répondu que la demande était bien partie au recorat et qu'eux-mêmes n'en savaient pas plus.
Je me suis rendue au rectorat la semaine dernière pour savoir dans combien de temps on aurait la nouvelle. Comme c'est une demande dite «exceptionnelle», puisque le collège choisi se trouve hors secteur, il nous faudra attendre jusqu'au 25 août…
Un recours sera possible en cas de réponse négative, mais dans un autre établissement. En attendant il faut la réinscrire pour l'année prochaine dans son collège actuel.
… demandons au gouvernement de tenir ses engagements et faire voter une loi qui protège la population, pas les intérêts des opérateurs téléphoniques. Les ondes électromagnétiques sont potentiellement dangereuses et il faut faire preuve de précaution pour éviter un risque majeur pour les populations, et en particulier les enfants.
Les risques des ondes de téléphonie et des antennes relais sont encore mal connus mais bien réels : risques de tumeurs, risques génotoxiques, perturbation du sommeil, de la mémoire, etc. Nous sommes tous concernés par ce bain d'ondes électromagnétiques et des mesures de protection sont indispensables !
L'Assemblée nationale, avec le soutien du gouvernement, avait justement voté en janvier dernier une proposition de loi sur les ondes magnétiques pour nous protéger avec quelques mesures de bon sens, en particulier à destination des enfants, qui sont les plus menacés car leur boîte cranienne est plus fine et donc plus perméable aux ondes. Le lobbying intense mené par les opérateurs de téléphonie mobile a primé, et le texte a été torpillé en commission au Sénat le 10 juin dernier.
Les sénateurs socialistes, UMP et radicaux ont en effet rayé du texte de loi la concertation et l'information systématiques lors d'implantations d'antennes relais, l'objectif de modération de l'exposition ou encore l'encadrement du wifi. Pour les sénateurs, la santé et la protection de la population passent après les intérêts privés des opérateurs !
Il reste quelques jours avant le vote en séance au Sénat, qui décidera du sort du texte. Il faut nous mobiliser. Nous pouvons gagner car le gouvernement avait soutenu la version initiale et ambitieuse de ce texte en janvier dernier à l'Assemblée.
Pour demander à Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, et Axelle Lemaire, secrétaire d'État au numérique, de s'engager au Sénat afin d'empêcher que la loi sur les ondes électromagnétiques soit détruite, vous pouvez signer là.
Notre bailleur prévoit d'entreprendre des travaux d'isolation l'année prochaine afin de transformer notre tour en immeuble à basse consommation. Bien, bien. J'espère qu'il en profitera pour colmater la façade convenablement, cette fois-ci. Peu de temps après les travaux de l'été dernier une auréole est apparue sur le bout de mur près de la fenêtre du bureau de l'Homme et, ce matin, durant l'orage, la pièce a de nouveau été inondée. Il n'y a pas eu de dommages cette fois-ci mais d'autres orages sont annoncés.
C'est notre sixième septième dégât des eaux en pas tout à fait douze ans, lalala…
La douce a commencé à faire du théâtre il y a quatre ans, dans le cadre d'un atelier bleu. L'animatrice avait conduit les enfants à créer de toutes pièces leur histoire mais, plusieurs d'entre eux s'étant désistés au dernier moment, le spectacle de fin d'année avait été pour le moins bancal. L'année suivante elle avait continué d'en faire, dans un centre d'animation situé à deux stations de métro de la maison. Elle aurait volontiers poursuivi l'an dernier mais elle terminait tard ce jour-là. Elle aurait pu s'y rendre directement depuis le collège mais le trajet n'était pas direct, elle aurait dû se presser pour arriver à temps et ne serait pas rentrée avant 20 heures. En septembre dernier elle a demandé à en refaire, cette fois-ci avec une de ses amies «canal historique», à la MJC située près de chez nous. Un tout petit cours, puisqu'il ne réunissait que cinq élèves, uniquement des filles. Elles ont passé le premier trimestre et la plus grande partie du deuxième à faire des exercices gestuels et respiratoires, des improvisations puis, deux semaines avant les dernières vacances, ma comédienne en herbe est revenue à la maison avec un texte à apprendre, quelques passages passés au surligneur dans une liasse de feuilles sans titre ni nom d'auteur. L'histoire se déroule dans le réfectoire d'un collège. Il y est grosso modo question de savoir si les bouchées à la reine contiennent du porc ou pas (à toutes fins utiles la réponse est non), des conséquences qu'en manger pourraient avoir si elles en contenaient, de connaître le salaire du surveillant, de la crainte de ce dernier qu'un élève se tue en s'étouffant, en se battant, ou… Nous n'avons appris le titre de la pièce et le nom de l'auteur que par la suite – Réfection, de David Lescot. La violence des propos et le vocabulaire employé, assortis au peu d'enthousiasme des filles pour ce texte, ont fait que nous sommes allées, la maman de l'amie et moi, trouver la prof pour lui demander de revoir son choix. Sans remettre en question l'authenticité des situations décrites dans le texte et tout en comprenant l'intention de l'auteur, dénoncer les idées reçues et la violence, nous ne souhaitions pas que nos toutes jeunes demoiselles soient confrontées à ce type de situation dans le cadre d'un loisir.
Celle-ci est tombée des nues, s'est dite fort embêtée, ne voyant pas la même violence que nous dans les scènes, d'autant que la pièce avait été créée dans une banlieue réputée difficile avec, entre autres, des préados de l'âge des nôtres. (Pourtant, l'éditeur lui-même évoque cette violence dans sa présentation.) En outre le spectacle de fin d'année arrivant à grand pas, bien plus tôt qu'habituellement, elle ne voyait pas trop quoi leur proposer à la place. Nous lui avons suggéré, puisque ce cours était le dernier avant les vacances de printemps et afin de ne pas perdre de temps, de nous envoyer une autre pièce par e-mail, dont les enfants pourraient prendre connaissance avant leur prochain cours. Les vacances se sont écoulées et nous n'avons rien reçu. La séance suivant la rentrée a été annulée, la dame était souffrante. À l'issue du cours de reprise, la douce m'a expliqué que le spectacle de fin d'année consisterait en une série d'improvisations et que, pour préparer cela, il lui faudrait regarder des émissions de téléréalité pour les tourner en dérision.
Les filles n'étaient toujours pas emballées par le projet. Nous n'avons pas la télé et quand bien même ce n'est pas le type de programme que nous regarderions. Quel genre de mise en scène la prof imaginait-elle ?
J'ai passé à la douce les Exercices de style, qu'elle a dévorés même si certains n'étaient pas à sa portée. Elle aurait bien proposé à la prof d'en reprendre quelques-uns, et je l'y ai encouragée. Elle a donc emporté le livre la semaine suivante. La prof a dit qu'elle connaissait mais qu'il ne restait pas suffisamment de temps pour concevoir une mise en scène, et a gardé le livre (le connaissait-elle vraiment ?).
En revenant, ma Demoiselle m'a raconté qu'elles avaient travaillé à une parodie de bulletin météo et, cette fois-ci, le projet semble lui plaire. La prof a obtenu de déplacer la date du spectacle de fin d'année, et d'allonger la durée des cours jusque-là.
Cette jeune femme est visiblement de bonne volonté mais, tout de même, je me demande : outre le fait que nous avons inscrit les filles à un cours de théâtre et non d'improvisation, est-il logique d'amener des enfants à improviser quand ils ne maîtrisent pas encore le jeu ? Je me souviens avoir entendu Didier Lockwood il y a quelques années expliquer que, pour lui, faire apprendre le solfège à des enfants avant de leur permettre d'approcher un instrument, comme ça se pratique encore dans nombre de conservatoires, revenait à leur faire apprendre à lire avant de leur apprendre à parler. N'est-on pas là dans un cas de figure comparable ?
Dans une veine voisine nous avions assisté à un spectacle l'an dernier qui avait consisté, durant un temps qui m'avait semblé interminable, à faire réciter des brèves de presse à des gamins dont la plupart peinaient à articuler…
Est-ce là tout ce que la création théâtrale actuelle propose ? S'agit-il d'une nouvelle tendance ou cela signifie-t-il simplement que je ne comprends rien à rien et que je suis dépassée ?