À quatre-vingt-six ans, Walter Lewino est le doyen des chroniqueurs du Tigre.
Né en 1924, il s’est engagé à dix-sept ans dans les Forces françaises
libres. Après la guerre, il a été tour à tour correcteur, journaliste,
secrétaire de rédaction, romancier, inventeur de jeux... Le Tigre
avait envie de l’entendre raconter quelques épisodes d’une carrière
durant laquelle il a croisé nombre de protagonistes du journalisme
d’après-guerre. Une évocation des bouleversements techniques de la
presse, de l’essor des news magazines, de mai 68 et du situationnisme.
Un entretien avec Walter Lewino réalisé rue Greneta (Paris) le dimanche 18 avril 2010 par Raphaël Meltz.
Vous avez travaillé dans une dizaine de journaux différents, à de nombreux postes. Comment qualifieriez-vous votre parcours ?
J’ai une formule, qui vaut ce que les formules valent.
Je dis toujours : je suis trop mégalo pour être arriviste. C’est pour ça
que je me suis bien débrouillé dans la presse. Dès le départ, il était
évident que je ne cherchais pas le pouvoir. Ou alors je cherchais mon
petit pouvoir : dans tous les journaux où j’ai travaillé, j’ai formé mon
petit groupe, où personne n’est venu m’embêter. J’avais mon coin, avec
les gens qui travaillaient pour moi. Je faisais ce que je voulais. Et
personne ne m’embêtait, parce que je ne cherchais pas à avoir une autre
place. À un moment, au Nouvel Obs, Jean Daniel m’avait dit : « Lewino, il faudrait que vous preniez la partie littéraire. » J’ai répondu : « Non, ça ne m’intéresse pas. »
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