Profitant des quelques journées ensoleillées de la fin juillet nous avons pris le train pour Giverny. Je ne dirai pas grand-chose qui ne l'ait déjà été sur la maison de Monet et son jardin, le site de la fondation qui porte son nom et quelques autres permettent de bien s'informer, mais je garde en mémoire le plaisir et l'émotion ressentis à visiter les lieux, le ravissement des yeux, du nez (et d'un point de vue plus terre-à-terre je n'aurais rien contre une cuisine comme celle-là !)…
Ce n'est probablement pas le meilleur moment de l'année pour s'y rendre quand on n'aime pas trop la foule et le jardin est paraît-il encore plus beau au mois de juin mais, s'il y avait du monde, on y circulait néanmoins très bien. Avec plus de cinq cent mille visiteurs chaque année ce jardin serait le plus visité de France, on ne peut donc espérer s'y trouver seul.
L'allée centrale depuis le perron de la maison…
… et depuis l'autre extrémité.
Les prises de vues du mobilier et des tableaux sont interdites à l'intérieur. On peut en revanche photographier le jardin depuis les fenêtres. Les tableaux sont des répliques habilement exécutées, les originaux étant dispersés dans différents musées. Le mobilier est celui du maître et a joliment été restauré. Les tapis sont élimés, et le fauteuil dans sa chambre porte d'émouvantes traces d'utilisation.
J'ai un peu triché mais ces explications sont à prendre dans le vestibule avant l'atelier, où se trouvent les répliques d'estampes japonaises, pas dans la pièce même, et je m'étais orientée vers la fenêtre avant d'appuyer sur le déclencheur. Nos pas nous ont ensuite menés au jardin d'eau. Cette partie de la propriété, acquise plus tard par Claude Monet en deux temps, était séparée de la maison par une voie de chemin de fer et aujourd'hui par une route. On traverse un petit tunnel pour y accéder. Le terrain ne ressemblait en rien à ce que l'on admire aujourd'hui, et Monet a dû batailler pour pouvoir dévier un bras de l'Epte, la rivière voisine, afin de l'aménager à son idée.
Le fameux pont, peint en vert pour se différencier de ses modèles japonais habituellement rouges…
Le jeune homme peignait sa compagne…
… qui elle-même peignait ce saule pleureur.
À l'issue de notre tour nous nous sommes rendus au musée des Impressionnismes, où se déroule une exposition consacrée aux impressionnistes belges. L'abord du musée est très agréable, avec des parterres monochromes accueillant le visiteur. Une prochaine fois nous commencerons notre périple par ce musée afin de profiter pleinement de son jardin car cette fois-ci nous étions déjà bien fatigués lorsque nous y sommes arrivés.
Je ne connaissais aucun de ces artistes même si certaines toiles, pour les avoir vues à Orsay qui en a prêté pas mal pour l'occasion, ne m'étaient pas inconnues. On entend je crois plus facilement parler des peintres flamands de la Renaissance, de René Magritte ou même de Paul Delvaux que des impressionnistes belges mais la Belgique a accueilli ce mouvement avec bien plus d'enthousiasme que la France, où cette nouvelle façon de reproduire la réalité a commencé par scandaliser. Peut-être était-ce dû à la jeunesse de ce royaume et à son dynamisme économique (la révolution industrielle belge est, juste après celle de l'Angleterre, la première du continent européen). L'exposition présente une centaine d'œuvres réparties dans quatre grandes salles, surtout des tableaux mais aussi des affiches et des catalogues des salons des XX et de la Libre Esthétique, les deux principaux groupes artistiques qui encouragèrent les avant-gardes belge et européenne et au sein desquels se développa l'impressionnisme.
Le Pique-nique, Émile Claus, 1887.
Le Thé au jardin, Théo Van Rysselberghe, 1903, musée d'Ixelles.
Madame Van de Velde et ses enfants, Théo Van Rysselberghe, 1903, musée du Petit Palais, Genève.
Ce tableau-ci est accroché à côté du Thé au jardin, avec les teintes duquel il s'harmonise parfaitement, renvoyant la même impression de sérénité.
Le Grand Intérieur ou le Déjeuner, Jos Albert, 1914, propriété de la Communauté française, en dépôt au musée d'Ixelles.
Distinguez-vous la tête du garçonnet, près de sa mère ?
Le Verger, George Morren, 1890, collection particulière.
La Levée des nasses, Émile Claus, 1893, musée d'Ixelles.
Ce diaporama, daté de 2011, donne un aperçu de son œuvre.
Hiercheuse descendant à la fosse, Constantin Meunier, sans date, musée des Beaux-Arts de Charleroi.
D'autres tableaux illustrent la condition ouvrière.
Les Âges de l'ouvrier, Léon Frédéric, 1895-1897, musée d'Orsay.
Émile Verhaeren, Théo Van Rysselberghe, 1915, musée d'Orsay.
Apprend-on encore des poèmes d'Émile Verhaeren, grand ami des impressionnistes, de nos jours ?
musée des Impressionnismes Giverny
99, rue Claude-Monet
27620 Giverny
tél. 02 32 51 94 65
Jusqu’au 2 novembre 2014
de 10 h 00 à 18 h 00, jours fériés compris,
possibilité de coupler les billets d'entrée avec ceux de la Fondation Claude-Monet
99, rue Claude-Monet
27620 Giverny
tél. 02 32 51 94 65
Jusqu’au 2 novembre 2014
de 10 h 00 à 18 h 00, jours fériés compris,
possibilité de coupler les billets d'entrée avec ceux de la Fondation Claude-Monet
On trouvera un passionnant billet bien plus érudit que le mien chez Froggy's Delight.
Vernon a également son musée, que nous n'avons pas visité faute de temps, ce sera pour une prochaine fois…
***
La Fondation a mis au point un livret ludique pour les enfants de moins de 10 ans, qui existe en français et en anglais et que l'on peut retirer au guichet de l'entrée principale. Les billets achetés à l'avance étant coupe-file, on accède au Clos normand par une autre entrée qui ne les propose pas, il faut donc regagner le premier guichet pour en prendre.
Nous avions envisagé de pique-niquer sur place et d'entrer chez un traiteur ou un boulanger acheter de quoi manger afin de voyager léger mais, hormis des restaurants (dont un, il est vrai, propose des casse-croûtes à emporter), il n'y a pas le moindre commerce alimentaire à Giverny : des cafés, des hôtels, des chambres d'hôtes, des ateliers d'artistes autant que l'on veut mais rien pour les besoins du quotidien, alors que par le passé on a pu y trouver pas moins de huit cafés-épiceries. Des cars assurent une navette entre la gare la plus proche, à Vernon, et Giverny, sept kilomètres plus loin, mais le temps est trop compté pour faire des emplettes avant leur départ. Les visiteurs motorisés n'auront pas de problème de ravitaillement, les autres s'atableront dans un restau ou feront comme nous et emporteront leur repas dans un sac à dos… On ne peut bien entendu pas manger dans les jardins du Clos normand, et nous n'avons pas vu d'aire à proximité où nous installer à l'extérieur, aussi nous sommes-nous rabattus sur un banc près de l'entrée de la maison.Vernon a également son musée, que nous n'avons pas visité faute de temps, ce sera pour une prochaine fois…
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