Il reste encore quelques jours pour visiter la belle exposition consacrée à Paul Durand-Ruel et aux peintres qu'il a fait connaître, avant qu'elle ne poursuive sa route à Londres puis à Philadelphie.
Cette manifestation est la première jamais consacrée à ce marchand d'art, également collectionneur, depuis la fermeture de sa galerie. On dit de lui qu'il a inventé le marché de l'art au sens contemporain du terme avec de nouveaux moyens de promotion. Les trois quarts des œuvres exposées viennent d'autres pays, principalement des États-Unis et de Grande-Bretagne, témoins de ses méthodes de promotion et de diffusion. C'est grâce à lui que tant de ces peintures ornent de nos jours les murs des musées étrangers. Il y a parmi ceux que l'on trouve des tableaux achetés une première fois, vendus – à regret – puis rachetés.
Durand-Ruel noua des liens très forts avec les artistes qu'il fit connaître en Europe et en Amérique du Nord non seulement en vendant et exposant leurs œuvres – chez lui et dans sa galerie pairisienne puis, au gré de sa fortune, à Bruxelles, Londres et New York – mais en les achetant par dizaines (il acquiert à la longue quelque douze mille tableaux), leur procurant un revenu quand en France ces peintres étaient moqués et décriés, s'assurant ainsi le monopole de leurs tableaux.
Ce monarchiste convaincu, fervent catholique et antidryfusard, prit sous son aile Courbet le communard, Monet l'athée républicain ou encore Pissarro l'anarchiste d'origine marrane, pour ne citer qu'eux. Tant qu'il le peut (il frôle plusieurs fois la faillite) et en contrepartie d'un droit de premier regard sur leurs œuvres, il leur verse une allocation mensuelle et va jusqu'à régler certaines de leurs dépenses courantes (loyers, frais médicaux…). Pour faire (re)connaître les artistes dont il propose les œuvres il ouvre gacieusement sa galerie parisienne et les portes de son salon le mardi, jour de fermeture des musées, pour permettre au public de les admirer. Il crée également la Revue internationale des arts et de la curiosité afin de valoriser le travail des peintres. Il organise le premier de grandes expositions monographiques, jusque-là réservées aux artistes disparus et alors que les peintres eux-mêmes exposent habituellement en groupe, avec des événements autour de Monet, Renoir, Boudin, Pissaro et Sisley, permettant ainsi, par exemple, aux potentiels clients de découvrir les «séries» de Monet.
Au XIXe siècle les marchands d'art louent le plus souvent leurs tableaux aux riches bourgeois qui ainsi peuvent prétendre les collectionner, ou à des jeunes filles de bonne famille pour qu'elles puissent les copier. Si quelques hommes d'affaires se sont rendu compte qu'investir dans l'art pouvait rapporter autant qu'acheter des actions minières ou de chemin de fer, les uns commes les autres sortent rarement des sentiers battus et collectionneurs comme spéculateurs ne s'ouvrent pas aux courants novateurs. Durand-Ruel change cela en faisant appel à eux.
Durand-Ruel noua des liens très forts avec les artistes qu'il fit connaître en Europe et en Amérique du Nord non seulement en vendant et exposant leurs œuvres – chez lui et dans sa galerie pairisienne puis, au gré de sa fortune, à Bruxelles, Londres et New York – mais en les achetant par dizaines (il acquiert à la longue quelque douze mille tableaux), leur procurant un revenu quand en France ces peintres étaient moqués et décriés, s'assurant ainsi le monopole de leurs tableaux.
Ce monarchiste convaincu, fervent catholique et antidryfusard, prit sous son aile Courbet le communard, Monet l'athée républicain ou encore Pissarro l'anarchiste d'origine marrane, pour ne citer qu'eux. Tant qu'il le peut (il frôle plusieurs fois la faillite) et en contrepartie d'un droit de premier regard sur leurs œuvres, il leur verse une allocation mensuelle et va jusqu'à régler certaines de leurs dépenses courantes (loyers, frais médicaux…). Pour faire (re)connaître les artistes dont il propose les œuvres il ouvre gacieusement sa galerie parisienne et les portes de son salon le mardi, jour de fermeture des musées, pour permettre au public de les admirer. Il crée également la Revue internationale des arts et de la curiosité afin de valoriser le travail des peintres. Il organise le premier de grandes expositions monographiques, jusque-là réservées aux artistes disparus et alors que les peintres eux-mêmes exposent habituellement en groupe, avec des événements autour de Monet, Renoir, Boudin, Pissaro et Sisley, permettant ainsi, par exemple, aux potentiels clients de découvrir les «séries» de Monet.
Au XIXe siècle les marchands d'art louent le plus souvent leurs tableaux aux riches bourgeois qui ainsi peuvent prétendre les collectionner, ou à des jeunes filles de bonne famille pour qu'elles puissent les copier. Si quelques hommes d'affaires se sont rendu compte qu'investir dans l'art pouvait rapporter autant qu'acheter des actions minières ou de chemin de fer, les uns commes les autres sortent rarement des sentiers battus et collectionneurs comme spéculateurs ne s'ouvrent pas aux courants novateurs. Durand-Ruel change cela en faisant appel à eux.
Certains tableaux habituellement exposés aux États-Unis ou à Londres ne reviennent en France que toutes les deux ou trois décennies. Ainsi sont par exemple réunis Danse à la ville, Danse à la campagne (musée d'Orsay) et Danse à Bougival (Museum of fine arts, Boston) de Renoir, des portraits des enfants Durand-Ruel du même Renoir, une série de peupliers exécutée par Monet ou encore un joli tryptique de paysages signés Sisley, Pissarro et Monet. Autres témoins des liens qui unissaient le marchand d'art à ces peintres, les portes de son appartement décorées par Monet, que l'on peut apercevoir avec les Danses et d'autres tableaux chez Une dilettante.
Un MOOC a été créé pour accompagner l'expo, qui s'est déroulé du 20 octobre au 14 décembre derniers mais dont les cours restent consultables jusqu'au 8 février. De nombreuses vidéos l'illustrent, que l'on trouve également en ligne, et on trouvera une biographie détaillée du personnage sur le site qui lui est consacré…
L'un de mes préférés : le jardin de la première maison de Monet à Argenteuil.
Jardin de l'artiste, Claude Monet, 1873, National gallery of art, Washington.
Jardin de l'artiste, Claude Monet, 1873, National gallery of art, Washington.
Un MOOC a été créé pour accompagner l'expo, qui s'est déroulé du 20 octobre au 14 décembre derniers mais dont les cours restent consultables jusqu'au 8 février. De nombreuses vidéos l'illustrent, que l'on trouve également en ligne, et on trouvera une biographie détaillée du personnage sur le site qui lui est consacré…
19, rue de Vaugirard
75006 Paris
Métro Saint-Sulpice ou Mabillon
RER Luxembourg
Métro Saint-Sulpice ou Mabillon
RER Luxembourg
Jusqu'au 8 février 2015
2 commentaires:
Même pas pris le temps d'y aller alors que je travaille à 2 pas...
Vas-y durant une pause déjeuner, elle peut se parcourir assez rapidement et ça en vaut vraiment la peine…
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