«Mes oncles entassent leur matériel de pêche, mon père peint ses persiennes, ma mère cueille des tomates, mes sœurs nagent avec mes cousins dans la piscine du village et moi je tremble dans les toilettes parce que j'ai compris, j'ai compris que je vais mourir toute ma vie, comme tout le monde, je mourrai quand j'apprendrai la mort des autres, quand je verrai au journal ces corps torturés, ces enfants qu'on achève, et mon cœur nucléaire n'est plus qu'une boule de paille, mes oncles et mon père sont en verre, mes sœurs et ma mère en papier froissé ou en plastique, oui, des flaques d'eau dans une fine membrane de plastique, un jour ça éclatera, et il ne restera que ce que je vois et que ma mémoire imprime à cet instant-là, l'image de la fin d'un mini-monde, trois mouches mortes, un mur qui part en lambeaux et une toile d'araignée au plafond.» pp. 166-167
Un parfum d'herbe coupée
Nicolas Delesalle
Nicolas Delesalle
Préludes
2 commentaires:
Et bien cette semaine, la mort a été un peu trop présente !
Bises !
C'est exactement ça…
Je t'embrasse aussi.
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