En introduction à cette exposition on entre dans une première salle qui reprend l'iconographie attachée à «nos ancêtres les Gaulois», sur fond de Marche lorraine (enfin, uniquement le premier refrain – toute une époque…).
Sont accrochées aux murs des reproductions de tableaux, des pages illustrées issues de manuels d'histoire, datant du début du siècle dernier (ça fait bizarre d'écrire ça !) ou de la fin du précédent, qui les présentent comme un peuple vantard, indiscipliné et bagarreur, pas très évolué, ou d'ouvrages bien plus anciens. On passe ainsi de La Guerre des Gaules à Lavisse et Astérix et Obélix.
D'ailleurs à la base la fameuse série de Goscinny et Uderzo n'avait aucune visée de reconstitution historique et s'avère truffée d'anachronismes (c't-à-dire pas seulement ceux qui nous ont fait et continuent de nous faire rire).
Leur culture était surtout orale et, à ce jour, on n'a retrouvé aucun écrit gaulois d'importance – ils gravaient leurs textes sur des planches de bois qui ne se sont pas conservées. De par l'absence de traces écrites, leur mythe a, au fil du temps, été pris, abandonné, repris, méprisé ou mis en valeur selon l'instrumentalisation politique des époques correspondantes. C'est au XIXe siècle, autour de Vercingétorix, que se forge la légende que nombre d'entre nous ont apprise. Après la Révolution de 1789, la nation a besoin d'une image de légitimité ancrée dans le territoire et la durée : si les rois ont des ancêtres, le peuple doit en avoir aussi !
Sont accrochées aux murs des reproductions de tableaux, des pages illustrées issues de manuels d'histoire, datant du début du siècle dernier (ça fait bizarre d'écrire ça !) ou de la fin du précédent, qui les présentent comme un peuple vantard, indiscipliné et bagarreur, pas très évolué, ou d'ouvrages bien plus anciens. On passe ainsi de La Guerre des Gaules à Lavisse et Astérix et Obélix.
Village gaulois tel qu'on pouvait le voir dans les ouvrages d'Ernest Lavisse.
D'ailleurs à la base la fameuse série de Goscinny et Uderzo n'avait aucune visée de reconstitution historique et s'avère truffée d'anachronismes (c't-à-dire pas seulement ceux qui nous ont fait et continuent de nous faire rire).
Leur culture était surtout orale et, à ce jour, on n'a retrouvé aucun écrit gaulois d'importance – ils gravaient leurs textes sur des planches de bois qui ne se sont pas conservées. De par l'absence de traces écrites, leur mythe a, au fil du temps, été pris, abandonné, repris, méprisé ou mis en valeur selon l'instrumentalisation politique des époques correspondantes. C'est au XIXe siècle, autour de Vercingétorix, que se forge la légende que nombre d'entre nous ont apprise. Après la Révolution de 1789, la nation a besoin d'une image de légitimité ancrée dans le territoire et la durée : si les rois ont des ancêtres, le peuple doit en avoir aussi !
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, 1899, par Lionel-Noël Royer
© musée Crozatier, Le Puy-en-Velay.
Le Vercingétorix qui accueille les visiteurs du site archéologique
d'Alise-Sainte-Reine emprunte ses traits à Napoléon III.
Cette première partie est assez déconcertante et, au début, on ne voit pas exactement ce que toute cette imagerie d'Epinal a de renversant ni où ses concepteurs veulent nous entraîner… C'est alors que l'on accède à la deuxième partie de l'expo et que beaucoup, sinon tout, s'éclaire, car maintes découvertes archéologiques ont été faites ces trente dernières années.
Cette partie de l'expo se compose de différents espaces : sept dais ou ateliers présentant chacun une thématique avec des vidéos et des activités qui se rapportent à chacune d'elles et un espace de fouilles où les enfants peuvent, durant une vingtaine de minutes, expérimenter les techniques des archéologues (dernier atelier à 17h00) – la Demoiselle s'est malheureusement présentée trop tard pour pouvoir participer à l'un d'eux.
© Cité des sciences et de l'industrie.
Pour mémoire, extrait du dossier de presse – repris par ailleurs dans les pages consacrées à l'expo sur le site de la Cité des sciences :
Atelier 1 – Quelles traces les Gaulois ont-ils laissées ? Faire parler le paysage
Que reste-t-il des Gaulois ? Les Gaulois sont partout et tout près ! Ici, là, juste sous nos pieds. Dans les villes comme dans les campagnes. Mais seuls un œil averti, des mains expertes et des oreilles exercées sont aptes à déchiffrer leurs traces. À ces qualités, ajoutons toutes sortes d’outils et de techniques, des plus sommaires aux plus sophistiqués. Alors, des vestiges insoupçonnables surgissent de la fouille d’un sol ou du survol d’un paysage par l’archéologue. Le linguiste, lui, déniche les mots gaulois embusqués sous les syllabes françaises. La multiplication récente des fouilles préventives précise sans cesse le tableau de la Gaule. La voilà densément peuplée. Ses campagnes sont largement occupées et exploitées. Ses villes prospèrent, ses routes permettent d’intenses échanges commerciaux... Pas étonnant que Jules César l’ait appréciée !
Atelier 2 – Que cultivaient les Gaulois ? Fair parler graines et pollens
Campagnes et forêts sous influence gauloise. Population nombreuse, les Gaulois sont indéniablement de grands agriculteurs. Blé, orge, épeautre occupent de vastes champs. Lentilles, fèves et caméline poussent dans les jardins. Les pâturages pour les animaux entourent et structurent des fermes nombreuses et prospères. Grâce à un outillage en fer, performant et généralisé, les surfaces de terre arable s’étendent. Des établissements agricoles très structurés se développent et conduisent à une déforestation intensive. Le bois est en effet une matière de première nécessité. Il est employé pour construire, meubler, chauffer, dresser des palissades, fabriquer véhicules et ustensiles. Dès cette époque, la forêt, elle aussi, est gérée par les Gaulois, dont la présence et les activités façonnent fortement le paysage.
Atelier 3 – Dans quels habitats vivaient les Gaulois ? Faire parler les vides
Le Gaulois, homme des bois ? Cette image a longtemps prévalu. Mais, s’intéressant aux vides, aux creux (trous de poteaux, fossés, silos... ultimes empreintes de maisons constituées de matériaux périssables), les archéologues ont recomposé un patrimoine architectural dont la richesse n’a rien à envier à celui des Grecs ou des Romains. Les plans au sol, les techniques de charpente, la monumentalité de certaines constructions mais aussi le choix des matériaux et des décors démontrent une grande maîtrise architecturale, portée par des corps de métier spécialisés. Construite avec les matériaux disponibles sur place, l’habitation gauloise s’adapte parfaitement à l’environnement et au climat. Elle prend la forme de fermes, de hameaux, de bourgs et de villes au sein d’un paysage largement déboisé.
© Maurice Gautier.
Atelier 4 – Comment les Gaulois organisaient-ils leurs villes ? Faire parler un tas de cailloux
Qu’est-ce qu’un oppidum ? Ce mot latin a été employé par César pour désigner les agglomérations gauloises, autrement dit les villes. L’oppidum des IIe et Ier siècles avant notre ère regroupait plusieurs milliers d’habitants et s’étendait sur une superficie allant d’une dizaine à plusieurs centaines d’hectares. Environ cent cinquante oppida ont été recensés en Europe centrale et occidentale. Adaptés au relief, ils comportent généralement des remparts, des bâtiments en bois et en terre, des édifices publics, des voies aménagées, des zones de production artisanale et de commerce. Implantées près de grands axes de communication terrestre et fluviale, ces villes correspondent souvent aux véritables capitales des territoires gaulois. Certaines vont disparaître avec la conquête romaine, porteuse de nouveaux modèles urbains.
Atelier 5 – Quels animaux vivaient au temps des Gaulois ? Faire parler un os
Les Gaulois et leurs animaux. Les animaux de la Gaule sont sensiblement les mêmes qu’aujourd’hui... Ils sont omniprésents dans la société gauloise et font l’objet d’usages multiples, en premier lieu pour l’élevage et la consommation, bien sûr. Mais ils sont aussi très utilisés comme matière première pour l’artisanat, lors des rituels religieux, pour les travaux agricoles ou encore à la guerre, où le cheval sert de monture. Certaines races de chiens sont également dressées pour le combat. Les animaux suivent leur maître jusque dans la tombe. Autour du défunt, des pièces de boucherie (de porc le plus souvent) sont fréquemment déposées à côté de couteaux et de vases. Traces animalières remontées jusqu’à nous.
Inhumation individuelle d'un cheval à Vertault (Côte-d'Or)
© Patrice Méniel.
Atelier 6 – Que faisaient les Gaulois de leurs poteries ? Faire parler un tesson de céramique
Que raconte une poterie ? Le tesson est sans doute l’un des vestiges qui apparaît le plus fréquemment sous la truelle de l’archéologue. Témoin direct des goûts et des besoins d’un groupe humain, la céramique reste l’un des meilleurs indicateurs culturels et chronologiques d’une fouille archéologique. En effet, l’argile cuite résiste bien aux diverses conditions d’enfouissement, contrairement aux ustensiles périssables en bois ou vannerie.
Les céramiques analysées donnent à voir une partie de la batterie de cuisine utilisée par les Gaulois. Marqueurs de la société, elles servent sans doute à une multitude d’usages dans toutes les activités domestiques.
Atelier 7 – Comment les Gaulois travaillaient-ils les métaux ? Faire parler un amas de rouille
Fer et savoir-faire. L’époque gauloise ou celtique, qui dure du VIIIe siècle au Ier siècle avant notre ère, est aussi appelée « âge du fer ». Les objets en fer, longtemps négligés en raison de la rouille qui les masque après deux mille ans d’enfouissement, sont une source précieuse d’information pour les archéologues. Le fer, dans les sociétés gauloises, devient le matériau privilégié de l’outillage, qu’il soit agricole ou artisanal, tant pour le charpentier que pour le chirurgien. Matériau de construction des chariots, il devient indispensable à l’économie du transport. Il apparaît aussi en masse dans le domaine domestique pour les ustensiles de la vie quotidienne mais aussi sous la forme de petite quincaillerie. Enfin, bien sûr, le fer est très prisé dans le domaine de l’armement, sans oublier celui de la parure vestimentaire.
Un troisième espace abrite la suite de l'exposition, avec notamment des objets retrouvés sur le chantier de fouilles du sanctuaire de Tintignac, quelques reconstitutions de tombes et reproductions d'objets, et la mise en scène d'une cérémonie religieuse.
Un court-métrage d'une quinzaine de minutes, Perturbations en Centre-Gaule, est projeté, que nous n'avons pu voir car l'heure de la fermeture approchait. De même, nous ne nous sommes pas attardés dans la toute dernière partie de l'expo, qui propose au visiteur de dresser un bilan entre ce qu'il savait en arrivant et ce qu'il y a appris.
Nous avons déambulé quelque trois heures dans cette expo très ludique et n'avons pas tout vu ; prévoir donc d'arriver assez tôt. Peut-être trouverons-nous le temps d'y retourner avant qu'elle se termine (dit-elle)…
Des audio-guides sont proposés, mais exclusivement aux personnes malvoyantes. En revanche, il est possible de télécharger gratuitement les commentaires en ligne ou sur place.
Petit bémol : les personnes souffrant de problèmes d'oreille interne peuvent être incommodées par la profusion de sources sonores, notamment sous les dais, quand plusieurs films sont visionnés en même temps. Il vaut mieux, je pense, dans ce cas, s'y rendre dès l'ouverture…
P.-S. D'intéressants billets au sujet de cette expo, parmi bien d'autres, chez Histoire pour tous et chez Les Paris DLD.
Cité des sciences et de l’industrie
30, avenue Corentin-Cariou
75019 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h,
dimanche de 10h à 19h, fermeture le lundi
Métro : Porte de la Villette ou Corentin Cariou
Bus : 60, arrêt Canal de l'Ourcq ; PC2, arrêt Porte de la Villette
30, avenue Corentin-Cariou
75019 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h,
dimanche de 10h à 19h, fermeture le lundi
Métro : Porte de la Villette ou Corentin Cariou
Bus : 60, arrêt Canal de l'Ourcq ; PC2, arrêt Porte de la Villette
Un grand merci à C. et A. pour cette excelllllente journée !
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