samedi 27 mai 2017

Lumineux et fleuri

Pour une petite fille de Lumière, arrivée comme une fleur aux premiers jours du printemps... 2016. Comme je prévois toujours large je l'ai tricoté en 18-24 mois, elle aura tout le temps de le porter.

Gilet topdown tricoté en fleur de coton la Droguerie, aiguilles n° 4. 
Les fleurs ont été crochetées avec les restes du gilet tricoté il y a près de deux ans, crochet 3,5.


Petits festons autour du col : débuter avec 1 maille coulée puis, dans 1 même maille, 1 maille serrée, 1 bride, 1/2 bride. Poursuivre avec 2 mailles coulées et, dans une même maille, maille serrée, etc. jusqu'au bout du rang. Terminer avec 1 maille coulée.


Grands festons en bas du gilet : 1 maille coulée puis, dans une même maille, 1 bride, 2 doubles brides, 1 bride. Poursuivre avec 2 mailles coulées et, sur le même principe qu'au-desssus, dans une même maille, 1 bride, 2 doubles brides, etc. Comme un rappel des fleurettes de l'été dernier – avec les vidéos explicatives des différents points. Veiller que les pans de devant soient ornés du même nombre de festons (sept, en l'occurrence).


Picots au bas des manches, ma marque de fabrique, je crois : rabattre 2 mailles, puis monter 2 mailles dans la maille obtenue, tricoter ces 3 mailles en jersey endroit, rabattre 6 mailles en jersey endroit, etc.


Modèle maison, démarrant avec 62 mailles au col, réparties comme suit : 10 mailles, 1 anneau marqueur, 2 mailles, 1 anneau marqueur, 8 mailles, 1 anneau marqueur, 2 mailles, 1 anneau marqueur, 18 mailles, 1 anneau marqueur, 2 mailles, 1 anneau marqueur, 8 mailles, 1 anneau marqueur, 2 mailles, 1 anneau marqueur, 10 mailles. 18 augmentations au raglan.


Des augmentations sur les côtés, pour plus d'aisance. Un anneau marqueur a été placé au niveau du point de jonction des manches et une augmentation a été tricotée de chaque côté, à quatre reprises. Les deux premières fois, tous les 6 rangs, les deux autres fois tous les 10 rangs. 17 rangs ont suivi la dernière série d'augmentations avant le rabattage des mailles.


Trois fois 2 diminutions tous les 12 rangs pour les manches. Tricoter 12 rangs supplémentaires avant de rabattre les mailles.


Les bandes de boutonnage ont été crochetées en mailles serrées – un rang –, les boutonnières sont faites de trois mailles en l'air.


C'est un vêtement qui aurait dû être offert depuis longtemps mais je me suis trouvée bloquée : j'avais des idées d'étoiles et de diamants, sans arriver à les concrétiser. J'ai ensuite longuement hésité quant aux fleurs à ajouter…


 … avant d'opter pour la sobriété (et j'ai bien fait de ne pas choisir les fleurs blanches : 
le gilet a un peu dégorgé au lavage).



lundi 8 mai 2017

Atelier d'écriture – 7

Quatre participantes pour ce nouvel atelier, huit mots : souris, menteur, maison, arbre, volcan, jardin, mots, train.

Le crissement des pas des souris dans le jardin l'attira hors de la maison. Elle se rendit près du cerisier en fleur, son arbre préféré en cette saison. Elle en fit le tour et remarqua une petite motte, comme un minivolcan, probablement causé par une taupe.
Les mots lui manquèrent devant ce dégât somme toute anodin, mais elle était en colère : elle s'était rendu compte la veille qu'elle vivait avec un menteur.
Au loin, un train passa, comme la promesse d'un autre possible.

mardi 2 mai 2017

Balades parisiennes

«Ah ! que de beaux couchers de soleil ils eurent, pendant ces flâneries de chaque semaine ! Le soleil les accompagnait dans cette gaieté vibrante des quais, la vie de la Seine, la danse des reflets au fil du courant, l'amusement des boutiques chaudes comme des serres, et les fleurs en pot des grainetiers, et les cages assourdissantes des oiseleurs, tout ce tapage de sons et de couleurs qui fait du bord de l'eau l'éternelle jeunesse des villes. Tandis qu'ils avançaient, la braise ardente du couchant s'empourprait à leur gauche, au-dessus de la ligne sombre des maisons ; et l'astre semblait les attendre, s'inclinait à mesure, roulait lentement vers les toits lointains, dès qu'ils avaient passé le pont Notre-Dame, en face du fleuve élargi. Dans aucune futaie séculaire, sur aucune route de montagne, par les prairies d'aucune plaine, il n'y aura jamais des fins de jour aussi triomphales que derrière la coupole de l'Institut. C'est Paris qui s'endort dans sa gloire. À chacune de leurs promenades, l'incendie changeait, des fournaises nouvelles ajoutaient leurs brasiers à cette couronne de flammes. Un soir qu'une averse venait de les surprendre, le soleil, reparaissant derrière la pluie, alluma la nuée tout entière, et il n'y eut plus sur leurs têtes que cette poussière d'eau embrasée, qui s'irisait de bleu et de rose. Les jours de ciel pur, au contraire, le soleil, pareil à une boule de feu, descendait majestueusement dans un lac de saphir tranquille ; un instant, la coupole noire de l'Institut l'écornait, comme une lune à son déclin ; puis, la boule se violaçait, se noyait au fond du lac devenu sanglant. Dès février, elle agrandit sa courbe, elle tomba droit dans la Seine, qui semblait bouillonner à l'horizon, sous l'approche de ce fer rouge. Mais les grands décors, les grandes féeries de l'espace ne flambaient que les soirs de nuages. Alors, suivant le caprice du vent, c'étaient des mers de soufre battant des rochers de corail, c'étaient des palais et des tours, des architectures entassées, brûlant, s'écroulant, lâchant par leurs brèches des torrents de lave ; ou encore, tout d'un coup, l'astre, disparu déjà, couché derrière un voile de vapeurs, perçait ce rempart d'une telle poussée de lumière, que des traits d'étincelles jaillissaient, partaient d'un bout du ciel à l'autre, visibles, ainsi qu'une volée de flèches d'or. Et le crépuscule se faisait, et ils se quittaient avec ce dernier éblouissement dans les yeux, ils sentaient ce Paris triomphal complice de la joie qu'ils ne pouvaient épuiser, à toujours recommencer ensemble cette promenade, le long des vieux parapets de pierre.» Chap. IV, pp. 122-123

L'Œuvre
Émile Zola

Le Livre de poche