jeudi 29 juin 2017

Premières fois

La première fois que j'ai quitté le pays où je vivais, j'avais six ans. Nous sommes arrivés en France par paquebot, une autre première fois mais aussi une dernière, et nous étions censés venir en vacances. L'occasion pour moi de rencontrer mes grands-parents maternels dont jusque-là je ne connaissais que la voix, grâce au téléphone, et les lettres et colis qu'ils nous envoyaient.
La première fois que j'ai posé le pied sur le sol français mon grand-père et le frère de ma mère nous attendaient sur le quai. Après un long trajet en voiture nous sommes arrivés à Paris. Ma grand-mère m'a serrée dans ses bras et donné des baisers bruyants.
C'était au mois de décembre et Noël ne se fêtait pas là où j'avais vécu jusque-là, aussi mes grands-parents avaient-ils eu à cœur de bien faire les choses : immense sapin, crèche, et mon grand-père avait même enfilé un costume de père Noël. J'ai oublié quels avaient été les cadeaux.

Le jour du départ.

Je garde peu de souvenirs de ma première rencontre avec mes grands-parents, une rencontre en deux temps. Je ne me souviens pas de la météo de ce jour-là mais je sais où nous nous trouvions : à Marseille. J'ai d'abord vu mon grand-père, qui m'a serrée dans ses bras, puis ce fut au tour de mon oncle de m'accueillir. Je me souviens de l'excitation mêlée d'émotion de ce moment.
Nous avons traversé la France jusqu'à Paris – en voiture –, et je crois avoir dormi la plupart du trajet. Je garde le souvenir d'un voyage interminable. Nous sommes arrivés à Paris à la nuit tombée et je me souviens des embouteillages, du gris environnant et des lumières de la ville.
Ma grand-mère nous attendait, elle s'était mise sur son trente et un et piaffait d'impatience. L'appartement avait été briqué, et je me souviens de la cuisine, immense à mes yeux d'enfant. Elle m'a prise dans ses bras et donné ces baisers bruyants. C'étaient les premiers, la première fois que nous nous touchions et la première fois que j'étais embrassée de la sorte. Leur bruit a fortement retenti à mes oreilles et je me souviens n'avoir pas tellement aimé ça.

jeudi 22 juin 2017

Bordure fantaisie

Se tricote au point de jersey endroit, en allers-retours. Elle peut se tricoter en toute fin d'ouvrage, en lieu et place du rabattage classique des mailles, ou comme une bordure rapportée.

  • Rang de départ : monter 3 mailles à la suite du dernier rang de l'ouvrage (ici, une manche) et au retour tricoter 6 mailles
  • Rang 1 : tricoter 3 mailles, 1 jeté, 3 mailles et tricoter la dernière maille de la bordure avec la maille correspondante de l'ouvrage (2 mailles en 1)
  • Rang 2 :  tricoter de nouveau 2 mailles en 1 et les 6 suivantes
Il s'agit d'un autre motif mais le principe est le même.
  • Rang 3 : tricoter 3 mailles, 1 jeté, 1 maille, 1 jeté, 3 mailles
  • Rang 4 : rabattre les 3 premières mailles et tricoter les autres en jersey endroit
  • Répéter ces quatre rangs



dimanche 18 juin 2017

Toujours pas conformes

Mes copies ne sont toujours pas conformes. Petits exercices pour passer le temps.

 Berthe Morisot, Vue du petit port de Lorient.

 Frédéric Bazille, La Robe rose.

Frédéric Bazille, Nu couché. 

Joaquín Sorolla, Bacchante.

Alain-Michel Boley, À perte de vue.

Pierre Bonnard, Autoportrait au nu debout.


mercredi 14 juin 2017

Atelier d'écriture – 8

Cinq participants, dix mots : grotte, ours, miroir, lampe, désespoir, forêt, enfermé, miel, arrêter, amour.

Dans son désespoir, enfermé chez lui, il se faisait l'effet d'un ours dans sa grotte. Il n'avait qu'une envie : hiberner ! Il alluma la lampe qui éclaira les boiseries teintées de miel de la pièce et se regarda dans le miroir. Ce qu'il y vit l'effraya : «Secoue-toi», se dit-il, et il sortit prendre l'air dans la forêt voisine. La balade qu'il y fit le réconforta.
À son retour le téléphone sonnait sans s'arrêter. Il se dépêcha de décrocher. À l'autre bout du fil son amour lui parlait.

jeudi 8 juin 2017

samedi 3 juin 2017

Luxe, calme et volupté

Ce n'est pas le plus connu des tableaux d'Henri Matisse, qui l'a peint en écho à L'Invitation au voyage de Charles Beaudelaire. Je me suis amusée à le décliner. D'abord sur du papier ordinaire puis sur un papier de meilleure qualité.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Feutre noir. L'ordinaire papier employé n'a pas permis de jolis lavis partout.
 Feutre noir.
Lavis de feutres de couleur. Le résultat donne à penser à de la peinture sur soie.