jeudi 23 juillet 2015

DIEU : peintre du dimanche, né avant Jésus-Christ.
Capable du pire et du meilleur. Ses paysages sont sublimes. Il a peint avec la même sensibilité des pics enneigés, des bords de mer et des campagnes verdoyantes. Ses portraits d'hommes sont décevants.

Où le trouver ? En levant la tête.

Point de vue du Moribond :
J'peux rester encore un peu ? J'ai pas tout vu…

AUTOPORTRAIT
DE
DIEU

Peu satisfait des représentations que les hommes ont faites de lui, Dieu a décidé de peindre lui-même son portrait. Le résultat est inattendu. Autant le drapé du vêtement est très réaliste et témoigne d'un véritable savoir-faire, autant le visage est bâclé et recouvert d'un barbouillage qui le rend indéchiffrable. Est-ce à dessein ?



Peinture à l'huile et au vinaigre
Les grands peintres et leurs mauvais élèves
Jean-Louis Fournier
«Documents Payot», Payot
ou «Éducation», Le Livre de poche

samedi 18 juillet 2015

Petits formats

Après les portes ouvertes nous avons délaissé nos ambigus oiseaux et avons terminé l'année en adoptant des formats plus petits. Idéalement chaque croquis n'aurait pas dû dépasser la taille d'un timbre poste, mais il m'a fallu du temps avant d'y parvenir. Chaque pose durait une minute.

Format 12,5 x 18 cm.

Jusqu'à ce que je trouve le crayon qui me convienne j'ai eu l'impression de ne vraiment plus savoir m'y prendre.


Couronne de fleurs, serre-tête, bandeau, Claudia rehausse toujours sa chevelure. Elle a d'abord porté un bandeau en dentelle avant de l'ôter et d'adopter un turban.

Format raisin plié en huit et grossièrement découpé au cutter.

De cette séance à la dernière les modèles ont alterné dix poses de deux minutes et trois de cinq. Tout en poursuivant avec nos petits formats nous devions varier les techniques et privilégier le pointillisme, le hachurage, voire dessiner des masses.

Format A4.
Pas facile d'abandonner mes lignes de contour… 

Pour protéger la sellette les modèles utilisent des draps à usage unique en non-tissé, quand ils n'apportent pas leur propre protection en vrai tissu. Ces «draps» sont un peu transparents et il arrive qu'ils s'en servent comme d'un accessoire, en guise de voile ou de châle.

Parfois je désespère d'y arriver, d'autres fois je me dis que ça s'en vient plutôt bien !

Ce jour-là Claudia s'était coiffée telle une Romaine ou une Athénienne. À la façon dont elle s'était drapée du non-tissé nous nous sommes trouvés devant une statute antique, une incarnation vivante et merveilleuse de la Vénus de Milo.


Gilles a posé à plusieurs reprises durant l'année mais au cours de sessions du soir, et je ne l'avais pas revu depuis novembre dernier. J'étais contente de le retrouver. Il a longtemps travaillé avec un sculpteur et sait donner à son corps massif et puissant une grâce à priori inattendue. J'ai encore bien du mal à reproduire les mains mais les siennes semblent sorties d'un tableau de la Renaissance.


Je ne me compare évidemment pas à lui – d'autant que, de mémoire, il travaillait à l'encre de Chine –, mais j'ai beaucoup pensé à Honoré au fur et à mesure que je traçais ces traits au feutre.
La semaine suivante Nicolas a remplacé au pied levé le modèle initialement prévu. C'était sa première fois avec nous, j'ai beaucoup aimé ce qu'il dégageait.


Nicole a déployé pour nous son long corps de trapéziste le dernier jour. Il était étrange et émouvant de se dire qu'on ne reviendrait pas avant trois mois.


Les deux dernières nocturnes se sont tenues en bord de Seine, au pied du musée d'Orsay. Pique-niques et dessins au programme.

Photo Mme Hara Kiki.

Sur l'autre berge, le Louvre.

Le cours est tout sauf académique, on y reçoit plutôt peu de consignes du type «pour dessiner ça ou ça, procédez comme ci ou comme ça». Nous sommes poussés à sortir de nos carcans et explorons bien des pistes mais pour la grande débutante que je suis ces séances ont parfois été vertigineuses malgré la bienveillance ambiante.
Les modèles sont une aide précieuse. On entend parfois dire que leur métier est à la portée de tout un chacun mais il requiert endurance, souplesse, réactivité, sensibilité, grâce, et j'ai souvent regretté de ne pouvoir les photographier (question de droit à l'image, Patrick m'avait donné son autorisation).
Nous avons déjà une idée de ce qui nous attend l'année prochaine : drapés, perspective et poses de trente minutes. J'ai hâte !

mercredi 15 juillet 2015

Mélange à coccinelles

Notre jardin continue de prendre forme. Les plantations et semis ont été paillés ou recouverts de broyat, reprenant la technique du bois raméal fragmenté qui nourrit la terre et nous permet de n'arroser qu'un minimum. Ils ont traversé la canicule sans problème, seule l'herbe en a réellement souffert. Les premiers radis ont été dégustés lors d'un pique-nique il y a déjà quelques semaines, les suivants et les autres fruits et légumes arrivent doucement à maturité.

Les semis de faux épinards n'ont quasiment rien donné. Des chemins de trèfles avaient aussi été semés, qui ont bien germé. Les racines ameublissent la terre, la verdure sert de compost de surface.

Le céleri s'entend bien avec les haricots et les poireaux. Peut-être ce pied-ci sera-t-il déplacé, à terme… Compter un pied de céleri pour six ou sept plants de haricots. La mélisse éloigne les fourmis. Il faudra en mettre près des haricots, dont certains plants sont envahis…

J'avais pris il y a quelques saisons un sachet de graines «à coccinelles» mais ne les avais pas semées. Je les ai finalement réparties dans deux bacs, me demandant si, depuis le temps, elles germeraient.

Des centaurées, de la bourrache, de l'aneth, et d'autres fleurs dont je n'ai pas retenu le nom (j'ai comme une gourde jeté le sachet…).

Je trouvais que ça manquait un peu de jaune, mais des pois sauvages ont commencé à fleurir.
Du lin rouge ?

 Et ça marche !

Si les coccinelles dévorent en moyenne cent cinquante pucerons par jour, leurs larves sont aussi redoutables puisqu'elles en dévorent jusque huit cents au cours des deux ou trois semaines que demande leur transformation à l'état adulte. Elles pondent au printemps et les œufs éclosent deux ou trois jours plus tard. Auront-elles déposé des œufs chez nous ?

Viendront-elles à bout des pucerons ?

Elles semblent par ailleurs également apprécier le trèfle.

Les coccinelles ne sont pas les seules à visiter les massifs fleuris…

Et avec un Abelia tout près, les bêtes à rayures sont à la fête…

Le topinambour transforme les intestins en champ de bataille mais la plante est jolie…

Des tomates à ne savoir qu'en faire : à celles de l'amap s'ajoutent celles surgies de notre terreau et d'autres encores, données par les jardiniers de la Ville. 

On en a un peu partout : dans les bacs, le long de la clôture et nous découvrons de nouvelles pousses à chaque séance de jardinage… Nous en avons donné, et sommes quelques-uns à en avoir sur nos balcons.

On se demande quelle variété de tomate donnera ce plant-là, la fleur ne ressemble en rien à celles que l'on connaît…

Le même phénomène semble se produire avec les courges, dont une demi-douzaine de pieds sont déjà sortis à différents endroits,  sans que l'on en connaisse encore l'exacte variété.

Les capucines, censées attirer les pucerons, n'en ont pas. Peut-être parce qu'elle ne sont pas très éloignées d'un pied de lavande ?

Résultat – concluant – de quelques pommes de terres germées, enfouies dans un tas de broyat.

Le poireau préfère les fraises, aussi associons-nous les plantes…

Ciboulette, oignons et échalotes sont de la famille du poireau.

Les gourmands prolifèrent, les plus avancés ont été mis en godets. Les tiges seront sectionnées dans quelques semaines, quand ils auront pris racine.

J'ai lu quelque part (mais où ?) que fraises et haricots se développent plus rapidement lorsque plantés ensemble que chacun de leur côté. J'ai donc repiqué entre salades et haricots trois fraisiers qui ne se développaient pas. On verra ce que ça donne…

Les myrtilliers ont donné des fruits mais font triste mine. Peut-être est-ce dû à l'acidité du terrain
  
Un framboisier a également jauni mais nous avons de nouvelles pousses, et aussi des baies.

Une bouture de ma misère sauvage a pris racine. Placée au bout d'un sillon car je n'étais pas sûre qu'elle redémarre, je la déplacerai plus tard dans un endroit où elle pourra tranquillement proliférer.