dimanche 28 septembre 2014

Rafistolage



Si le travail effectué l'année passée juste avant la rentrée a plutôt bien résisté à l'usage intensif qu'il a subi (seule une couture a craqué), le fond du sac en a quelque peu souffert. 


Le fil de ramie est peut-être hyper-résistant, la part de coton de sa fine toile l'aura emporté. Déjà l'an passé j'avais cherché comment renforcer ce fond, aussi son état au bout d'une année scolaire ne m'a-t-il pas vraiment étonnée.


J'ai appliqué une feuille de papier de soie sur le fond puis, à l'aide d'une roulette à patron, j'ai suivi la couture d'origine pour obtenir un gabarit.

Faux cuir, pétrole véritable.

J'avais récupéré un sac en faux cuir dont la doublure s'était déchirée. J'en ai décousu la face avant afin de la mettre à plat, ai posé mon gabarit dessus et l'ai découpée avec un cutter rotatif avant de retailler les bords aux ciseaux cranteurs.

Matos tout nouveau, tout beau, cadeau de ma môman. Adapté à ma main gauche, c'est fou ce qu'il facilite les choses. Les ciseaux cranteurs pour gauchers n'existent pas, il faut se rabattre sur le modèle ambidextre (et faire attention que, en toute innocence, on ne vous refourgue pas un modèle très bon mais conçu pour les droitiers).

J'ai ensuite épinglé ce nouveau fond sur l'ancien pour le coudre à la main. J'aurais bien aimé effectuer cette dernière partie à la machine mais je n'ai pas trouvé comment.


J'ai utilisé un fil normal en quadruple épaisseur et je ne sais pas si cela tiendra. À recommencer avec un fil enduit…


C'était la première fois que je travaillais ce type de matériau, j'ai trouvé ça un peu étrange au toucher : le verso du machin était similaire au bulgomme et je ne m'attendais pas à cette sensation de moelleux. Il dégageait en outre une odeur faible mais pas très agréable alors que je le manipulais. Il faudra que je le remplace par autre chose à l'occasion. En attendant le sac à dos a déjà repris du service…

mardi 23 septembre 2014

Les dernières


Les dernières vestes pour illustrer celle qui aurait dû être la der des der mais qui ne fit que préparer la suivante sont prêtes à partir. Je joins à cet envoi les Mémoires écrits par le grand-père de l'Homme après son retour de captivité et un carnet trouvé par une amie dans le grenier de la maison qu'elle venait d'acheter. Le tout a été scanné et gravé sur CD, les fichiers étant trop lourds pour un envoi virtuel.


Le fil bleu qui à distance me liait à Anna et aux autres volontaires est devenu une fleur, glissée dans l'enveloppe avec les redingotes et le CD.


Montée sur une épingle à chapeau, j'espère qu'elle plaira à sa destinataire.

  


Je suis contente d'avoir participé à ce truc fou et flou, infaisable et inutile mais magnifique, contente de m'être lancée dans l'affaire et de m'y être tenue…

jeudi 18 septembre 2014

Tomates farcies aux petits légumes

Version courageuse : cuire à la vapeur un mélange de légumes (petits pois, haricots verts, carottes, PdT, navets…) et les couper en dés pour, une fois cuits, otenir une incomparable macédoine.
Version pressée ou paresseuse : ouvrir un bocal de macédoine ou un sachet de surgelés.
Évider des tomates au-dessus d’un saladier, puis couper en dés ce qu’on en aura extrait. Le mélanger aux légumes. Rien n'empêche d'y ajouter du maïs, des petits radis coupés en rondelles…
Bien sûr, assaisonner à son goût : on peut ajouter 1 ou 2 cuillerées de mayo – avec le jus des tomates, elle se transforme en sauce salade –, de la vinaigrette ou simplement du sel et du poivre.
Selon l’assaisonnement choisi, on peut mettre des dés de comté ou de fêta, des olives ou des cornichons (de la moutarde, du pain, du beurre, des p'tits oignons, des confitures), des câpres. De quoi varier les plaisirs !


Selon qu’on les mange en entrée ou en plat de résistance, compter une ou deux tomates par personne.


vendredi 12 septembre 2014

Wool War One, Woolstock Paris • Du pain et des liens • 14, Visages et vestiges de la Grande Guerre

Nous étions quelques dizaines à retrouver Anna – la dame du Délit Maille – sur le parvis de la gare de l'Est dimanche dernier, afin de lui remettre les vêtements tricotés pour son armée en laine et nous faire une idée du rendu final. L'occasion aussi de vêtir les «tout nus», et participer ainsi au processus complet de préparation de l'expo qui débutera aux premiers jours de décembre.
Euh, les jambes sont de longueur identique, contrairement à ce que laisse croire la photo.

J'avais lu que chaque pantalon pesait 2 g. Les miens sont plus lourds, et j'en aurai tricoté un peu plus de dix-neuf. J'avais bien vu qu'il ne me restait pas suffisamment de fil pour un vingtième, j'ai pensé que quelqu'un d'autre pourrait le terminer mais il n'y en aura pas besoin (un véritable trafic de bouts de laine s'est mis en place au cours des mois…).
Engagez-vous, rengagez-vous, qu'ils disaient…

J'étais repartie de la réunion précédente avec une pelote pour, cette fois-ci, tricoter des redingotes. Quand quelques semaines plus tard Anna a lancé un appel à renforts je me suis portée volontaire pour une nouvelle série de ces manteaux. Les pantalons, tricotés aux aiguilles 2, venaient dans les proportions demandées par le modèle. Je les ai reprises pour le premier paletot mais, bizarrement, il s'est avéré trop petit et j'ai poursuivi aux aiguilles 2,5. Toujours selon les indications données, j'ai commencé par coudre les pièces pour les assembler. N'étant pas satisfaite du résultat, j'ai continué en fermant les épaules à trois aiguilles et en montant directement les poches sur le corps, réduisant ainsi le temps de couture et le nombre de fils à couper et rentrer.

Beaucoup de monde s'est approché pour nous voir à l'ouvrage, admirer et photographier le résultat sur les tables, et discuter. La plupart des soldats en laine sont français mais toutes les forces en présence seront représentées. Anna avait pris soin de mettre dans sa valise un prototype de la plupart d'entre eux. Certains étaient déjà là au printemps dernier, d'autres ont vu le jour depuis…
Un Belge au pompon rouge, à côté d'un Brésilien (le Brésil a surtout envoyé du personnel médical, si j'ai bien compris). Derrière eux, un représentant de l'Empire britannique, déjà vu en avril, près d'un Russe.


Un Écossais, un soldat dont je n'ai pas retenu la nationalité (si quelqu'un sait…) Italien (merci Fil Follet !), un Américain. On devine le casque à pointe d'un Allemand derrière l'Écossais. Je crois me souvenir d'un Ottoman mais je ne l'ai pas retrouvé sur mes clichés, et j'ai appris qu'il y aura aussi des infirmières.
Indochine.
Au bout de la deuxième table, le fez rouge d'un tirailleur sénégalais (déjà vu en avril dernier).

Étranges sensations, que celles d'habiller ces petits personnages. Celle de s'adonner à un rituel vaudou, et la pensée de ces millions d'hommes pas en laine qui n'en reviendront pas indemnes, de ces millions d'hommes de chair et d'os qui n'en reviendront pas. La pensée d'un arrière-grand père dont je n'ai connu que deux clichés dont le souvenir même s'estompe, revenu les poumons en charpie avant de laisser sa fillette de cinq ans à jamais inconsolable.
Chapeau à celles qui ont tricoté les minuscules accessoires. Le travail a dû leur paraître interminable.
Ils seront au moins sept cent cinquante à Roubaix.


Ce rendez-vous se déroulait dans le cadre de l'éphémère installation de l'Association pour l'histoire des chemins de fer, 1914-2014, du pain et des liens.



Des hauts parleurs avaient été disposés sur le parvis afin de restituer l'environnement sonore de l'époque. Bien des départs pour le front, notamment pour Verdun, se sont déroulés depuis la gare de l'Est.
 




Prochaine étape : Lille…

Au retour, avant de s'engouffrer dans le métro, découvrir les photos de Didier Pazery.


Entre les mains de ces très vieilles personnes, une photo d'elles datant des années de la Première Guerre mondiale.



Il n'y a quasiment plus de témoins directs de cette période et nous sommes maintenant les hommes qui ont vu les hommes qui ont vu…


On trouvera de meilleurs clichés sur la page Facebook de l'expo.


P.-S. Fil follet relaie chez elle le compte-rendu d'Anna sur Facebook. 

mardi 9 septembre 2014

Nouveau départ

Nouveaux locaux, nouvelles règles, nouvelle classe, nouveaux enseignants et, bientôt, de nouveaux camarades. C'est tout de même avec de l'appréhension que la douce s'est rendue dans son nouveau collège mercredi dernier. Nous avons finalement opté pour le collège public, part d'une cité scolaire qui accueille des classes allant de la 6e aux prépas. Le seul collège accueille 450 élèves cette année (quand le précédent en accueille plus de 700), qui disposent d'une cour de récré pour eux seuls. Les enfants ont une salle de cours principale et n'ont ainsi à se déplacer que pour ceux qui se déroulent dans des salles spécifiques.
Tous les profs n'étaient pas encore là – et ne le sont toujours pas –, nos demandes au moment de l'inscription n'avaient pas toutes été prises en compte – ç'a été rectifié depuis – mais dès le premier jour nous avions pas mal de renseignements et deux réunions d'information – une avec l'équipe pédagogique, l'autre avec la fédération de parents d'élèves – étaient d'ores et déjà programmées pour cette semaine.
Les parents d'élèves publient un journal dont je ne connais pas la périodicité mais dont le numéro de septembre nous a été remis jeudi, qui présente l'association, liste les rendez-vous du premier demi-trimestre ainsi que la totalité des réunions mensuelles de l'année scolaire, comprend un «Dico des parents», explique les étapes de la scolarité au secondaire et l'accueil des élèves de 6e. Une organisation qui semble bien rodée…
La douce nous a raconté qu'on ne se bouscule pas dans les couloirs et que les cours comme les permanences sont calmes. La prof principale est la prof de sport, qui a détaillé le programme de cette année dans sa discipline. Elle a également transmis un mot dans le carnet de liaison comprenant son adresse électronique pour qu'on puisse la contacter facilement en cas de besoin.
À la fin de l'année dernière on avait signifié aux élèves qui suivaient le cursus bilangue qu'il était inutile pour eux de s'inscrire en section européenne puisqu'ils avaient déjà opté pour la section bilangue, mais j'ai découvert par la suite que tous les établissements ne fonctionnent pas de la sorte. Dans le nouveau collège tous les enfants souhaitant aller en 4e européenne passent un examen en fin de 5e. Nous avons demandé un rendez-vous à la principale adjointe pour que la douce puisse intégrer ce cursus. Si cela s'avère impossible cette année elle pourra toujours le faire en entrant au lycée.

vendredi 5 septembre 2014

Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé au musée Carnavalet

Nous avons profité de l'accès gratuit à cette exposition le 25 août dernier, jour symbolique, pour la visiter.


En vue de cette manifestation, les mêmes légumes et aromates qu'il y a soixante-dix ans ont été cultivés par le département des parcs et jardins de la Ville dans les parterres des cours du musée.

Des courges, des choux, des tomates…

De la ciboulette, du thym, de la sauge, de la bourrache…


Nous n'avons pas vu toutes les plantations, il pleuvait. Le temps nous était en outre compté et je n'ai pas pris celui de consulter le classeur les présentant mais je n'ai pas vu les célèbres topinambours et rutabagas.

affiche trilingue

L'exposition est trilingue français, anglais, allemand. Des visites en langue des signes sont également organisées. Le site du musée propose par ailleurs un livret à destination des enfants pour accompagner leur visite – que je n'ai pas vu sur place, le guichet d'accueil distribuant uniquement les billets d'entrée cette fois-là (le musée est habituellement fermé le lundi).
Cette rétrospective présente un impressionnant fonds photographique, qui rassemble des clichés de photographes professionnels (Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, René ZuberJean Séeberger pour ne citer qu'eux…) et amateurs, accompagnés de films d'époque et de témoignages actuels de résistants notamment avec, en fin de parcours, une carte interactive complémentaire au webdoc historique Mémoires de civils et au film qui en a été tiré.

Le film dure près d'une heure mais on ne voit pas le temps passer.

En septembre 1944, la ville à peine libérée et la guerre pas encore terminée, François Boucher, conservateur du musée Carnavalet et résistant, lance un appel dans la presse et fait le tour des agences photos afin de réunir le plus grand nombre possible de «documents indispensables à l'historien du futur» en constituant «une documentation très complète sur les journées de la libération de Paris». Une exposition ouvre ses portes au public dès le 11 novembre suivant, remportant un grand succès.

L'affiche de 1944.

Cette première exposition organisée dans la foulée des événements manque bien sûr de recul et la réalité des faits cède souvent la place à l'euphorie. Soixante-dix ans plus tard, les historiens peuvent mettre en miroir le traitement de la situation sur le vif et celui que permettent le recul et l'évolution des mœurs.
Alors que l'exposition de 1944 se focalisait sur les journées de combat pour libérer la ville et sur le général de Gaulle, n'accordant qu'un panneau à la période de l'Occupation (pas besoin, à l'époque, de rappeler ce quotidien aux Parisiens), et gommant de ce fait les pages les moins glorieuses, celle qui se déroule ces temps-ci au même endroit nous fait commencer la visite dès 1940 pour nous conduire aux journées insurrectionnelles d'août 1944 et, au fil des images, nous montre comme certains clichés ont été recadrés, certaines scènes reconstituées de façon plus ou moins habile, pour coller à la vision de l'époque.

FFI, boulevards Saint-Michel et Saint-Germain.

Deux combattants figuraient sur cette photo de Robert Doisneau avant recadrage. Mon moteur de recherche ne m'a pas permis de retrouver l'original, il faut visiter l'expo pour le voir, mais on devine la silhouette du deuxième homme. On voit sur la partie conservée un homme jeune, beau et armé, alors que la majorité des combattants manquait d'armes.


Autre image manipulée, celle-ci, depuis toujours présentée comme celle de la signature de la reddition de Paris par le général von Choltitz. S'il a bien signé le document, aucun photographe n'était là pour immortaliser l'instant. Il demande ici à récupérer sa cantine, restée à l'hôtel Meurice. La prise de vue originale le montre entouré de deux membres de la 2e DB.


Un film réalisé à chaud, avec les commentaires pleins d'emphase d'époque…

Les combattantes sont peu représentées sur les prises de vues, alors qu'elles ont pris une part active à ces journées, de même que les soldats noirs, victimes des directives ségrégationnistes de l'armée américaine, ou encore les combattants étrangers, puisqu'il fallait, pour la légende nationale, que Paris ait été libéré par les Parisiens.

La libération de Paris – Anita dispense des soins à un blessé allemand le 21 août 1944.

Anne-Marie (Anita) Dalmaso est la jeune femme que l'on voit arrachant son fusil à un soldat allemand sur le parvis de l'Hôtel de Ville vers la moitié du film ci-dessus. René Zuber l'a prise soignant un soldat allemand (le même ?). Une conférence lui sera consacrée, ainsi qu'au rôle des femmes durant cette période, le 11 septembre prochain.



Arrivés un peu tard nous avons fini l'exposition au pas de course mais elle se déroule jusqu'en février prochain, délai qui devrait nous me permettre d'y retourner pour voir l'installation audiovisuelle de Stéphane Thidet expliquant notre lien aux images et écouter le généticien Axel Kahn expliquer comment le cerveau les mémorise.
Une autre exposition, Août 1944, le combat pour la liberté, se déroule sur le même thème à l'Hôtel de Ville jusqu'au 27 septembre prochain, qu'il faudra aussi que nous visitions. Une autre encore, traitant de la libération du Sénat, se terminera la veille.

entrée par le 16, rue des Francs-Bourgeois
75004 Paris
en raison de travaux
M° Saint-Paul – Le Marais ou Hôtel-de-Ville
jusqu'au 8 février 2015

P.-S. Un billet très complet chez Culturez-vous et tout un dossier dans Libé.
Libérez Paris 2014 propose, en fançais et en anglais, plusieurs activités aux internautes parmi lesquelles un jeu de piste pour tablettes ou téléphones, des parcours pédestres à suivre dans Paris, les blogues de trois personnages imaginaires, l'accès à un important fonds documentaire d'époque grâce aux équipes de la Ville et des musées Carnavalet et Leclerc-de-Hautecloque – Jean-Moulin.
70e.fr, de son côté, recense tous les événements liés à l'anniversaire de la Libération de la France en plus d'articles et de vidéos sur/de cette période.