vendredi 30 décembre 2016

Fragments

Certains exercices reviennent chaque année. À partir de la mi-octobre les séances ont consisté à travailler ce que le professeur appelle le «trait d'errance», avec mise en avant et effacement, et création d'une notion de mouvement.

 Crayon.

Mon trait varie selon la manière dont je tiens le porte-mine. L'exercice a évolué après les vacances de la Toussaint et nous avons de nouveau travaillé les fragments. D'abord se mettre dans le bain : on dira que la silhouette de Cécile est fragmentée par les accessoires qu'elle utilise – une plaque de polystyrène et un cadre vide. Il s'agissait-là de travailler les masses d'ombré sans lignes de contour, à la façon de certaines œuvres de Magritte, Seurat ou de Vinci…

Crayon et estompeur.

… avant de se rapprocher des consignes. Je mesure parfois les progrès de ces deux années de cours, malgré le trimestre manqué l'an dernier et l'absence d'exercices de cet été.

Crayon et estompeur, sauf en bas à gauche : feutre noir, pour un travail dans la masse plus que dans la ligne.

Je n'aurais jamais imaginé arriver à dessiner de la sorte il y a encore peu. L'occasion de comparer cette planche avec la suivante, que j'avais oublié de photographier et de publier, dessinée à peine un an plus tôt, et dont j'étais déjà assez contente.


Claudia n'a pu arriver à l'heure ce jour-là, victime du vol de son portefeuille. Nous avons donc débuté la séance avec une statue pour modèle, avant de poursuivre nos exercices de masses d'ombrés, partant de l'intérieur du dessin pour donner forme à la silhouette.

Crayon et estompeur, aquarelle et feutre noir.

Le prof a vu dans ce dessin une succession de points de ponctuation. 


Lentement mais sûrement nous nous sommes dirigés vers le thème de cette année.

mercredi 28 décembre 2016

La nuit n'est jamais complète


La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis 
Puisque je l’affirme 
Au bout du chagrin 
Une fenêtre ouverte 
Une fenêtre éclairée 
Il y a toujours un rêve qui veille 
Désir à combler, faim à satisfaire 
Un cœur généreux 
Une main tendue, une main ouverte 
Des yeux attentifs 
Une vie, la vie à se partager.
Paul Éluard

Et mis en musique par Julos…


J'ai lu qu'il s'agissait d'un poème de deuil, je le trouve plutôt porteur d'espoir. 

dimanche 25 décembre 2016

Histoire(s) de soi, histoire(s) de l'autre – Déambulation

Je sors de la cage d'escalier. Me dirigeant vers la droite, je regarde si le gardien est dans la loge, vers où se dirige l'ascenseur et si des gens se trouvent autour de moi. Après être entrée dans le sas de l'immeuble, je me prépare mentalement au froid du vent de dehors. J'ouvre la porte et je laisse le vent me heurter. Je m'avance dans le parking et tourne à droite, saluant quelques voisins. Je descends du trottoir pour pouvoir passer entre les barrières empêchant les inhabitants (sic) de la résidence d'entrer.
Maman n'aime pas que je le fasse mais je ne peux pas m'en empêcher : je l'ai toujours fait.
À l'entrée du parking, je tourne encore une fois à droite et descends la rue. Devant la laverie, j'inspire l'odeur de la lessive. Au restaurant le plus proche, je vois les décorations de Noël égayer l'endroit. Les bougies, posées sur chaque table, le rendre plus chaleureux. Plus loin, le propriétaire du magasin de peinture regarde la rue. Il fait tout le temps ça – je me suis toujours demandé pourquoi. Au carrefour je me dirige vers le passage piéton, accélérant le pas en fonction du feu. Je traverse le premier puis le deuxième passage. Il y a plus de gens sur le second en fonction des voyageurs du métro. Je les regarde sortir et se presser dans différentes directions. Certains ont les mains remplies. Sur le mur à côté de la boulangerie se trouve une carte géante du quartier. Je m'arrête devant elle et j'essaie de trouver plusieurs endroits. Je continue tout droit, jetant un coup d'œil aux horaires de la Terre affichés dans les vitrines du théâtre et je repense au spectacle sur le bonhomme rouge et le bonhomme vert où maman m'avait emmenée il y a quelques années. Les deux lions devant la maison de retraite ont un regard bienveillant. Ils sont comme les gardiens du lieu. Plus loin, le fleuriste et le Monoprix ont pour moi un contraste flagrant entre le premier où règne l'odeur des sapins et le deuxième où les gens se pressent de finir leurs courses. Je ne prête pas attention au reste de la rue où se trouvent l'hôpital d'un côté et différentes boutiques de l'autre. Au dernier café de mon chemin, j'observe les décorations de Noël posées là depuis le 1er novembre. J'aperçois la librairie, j'y entre et l'accent italien de la libraire, m'ayant bercé toute mon enfance, m'accueille.

 
Bonnes fêtes de fin d'année.

L'année passée a vu la classe de la douce s'impliquer dans ce projet en partenariat avec la Maison du geste et de l'image et la Ville. Ses professeures de français et de mathématiques, l'écrivaine Carole Achache et la photographe Chloé Devis ont conduit des ateliers thématiques autour de l'autoportrait, du quartier, des objets du passé, des goûts et dégoûts… Carole Achache est décédée à la fin de l'hiver, les ateliers ont continué. Une restitution de ce travail de longue haleine s'est tenue le 17 juin dernier à la MGI.