vendredi 22 février 2013

«Ce qui était de gauche avant  
— Avantager les plus défavorisés (sans le leur dire pour ne pas les embarrasser)
— Considérer que dénommer (les “Arabes”, “Noirs”, “Juifs”) équivaut à stigmatiser
— Penser que les pauvres sont gentils
— Aimer les impôts, le multiculturalisme, toutes les chansons de Barbara sauf L'Aigle noir
— Être contre l'héritage, trouver étrange l'idée même de la profession de notaire
— Croire que l'angélisme est une branche du catholicisme et le misérabilisme un courant littéraire
— Aller au camping, faire du stop, prendre des bains de minuit, jouer de la guitare
— Détester les États-Unis, aimer la Russie et Cuba
— Manger du saucisson 

Pascal n'est pas méchant, juste fatigué. Il faut le comprendre. On gagne toujours à tenter de se mettre à la place de l'autre, vieux patrimoine que mes parents m'ont transmis comme d'autres lèguent des appartements à leurs héritiers. Toute leur vie a tourné autour de ce principe, de vieux baba cools en tongs, comme ironise Pascal. Chez eux, on ne mange pas, on  partage un moment de discussion, on ne voyage pas, on découvre d'autres cultures, on ne consomme pas, on fait vivre des paysans ou des artisans. On ne juge pas, on comprend. Aujourd'hui, la plupart de leurs voisins sont des électeurs d'extrême droite, et ils ne les jugent pas.» pp. 142-143

Second tour ou Les Bons Sentiments
Isabelle Monnin
Jean-Claude Lattès

1 commentaire:

zazimuth a dit…

Merci pour cet extrait qui "me parle" ;-)