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Je ne suis pas nostalgique d'une époque que je n'ai pas connue mais, plus d'un an après avoir lu ce livre, je ne peux m'empêcher de me demander si un tel parcours serait encore possible de nos jours.
« ... Je sais aujourd'hui que l'enjeu était plus important : il s'agissait de choisir entre plaisir et accomplissement, entre exigences de la vie et exigences de l'art. On doit choisir très tôt dans l'existence, et plusieurs fois ; dès lors que l'on prend un même parti deux ou trois fois d'affilée, le sort en est jeté de manière quasi irrévocable. Ces décisions, qui semblent des broutilles, sont plus lourdes de conséquences qu'on ne le croit ; l'orientation de la vie n'attend pas une quelconque maturité ou une quelconque sagesse pour se dessiner, elle est régie de façon plutôt cavalière pour l'émotion, l'appétit ou le caprice. C'est Balzac, je crois, qui dit qu'il est vital pour un jeune homme de décider très tôt de son ambition, pour la simple raison qu'il sera ainsi appelé à la réaliser. Mais je l'ignorais, et, en me disant derechef que j'aurais toujours le loisir de reprendre la voie laborieuse de l'art, je choisis le chemin velouté de la jouissance immédiate. L'essentiel était de prendre du bon temps. »
« ... Je sais aujourd'hui que l'enjeu était plus important : il s'agissait de choisir entre plaisir et accomplissement, entre exigences de la vie et exigences de l'art. On doit choisir très tôt dans l'existence, et plusieurs fois ; dès lors que l'on prend un même parti deux ou trois fois d'affilée, le sort en est jeté de manière quasi irrévocable. Ces décisions, qui semblent des broutilles, sont plus lourdes de conséquences qu'on ne le croit ; l'orientation de la vie n'attend pas une quelconque maturité ou une quelconque sagesse pour se dessiner, elle est régie de façon plutôt cavalière pour l'émotion, l'appétit ou le caprice. C'est Balzac, je crois, qui dit qu'il est vital pour un jeune homme de décider très tôt de son ambition, pour la simple raison qu'il sera ainsi appelé à la réaliser. Mais je l'ignorais, et, en me disant derechef que j'aurais toujours le loisir de reprendre la voie laborieuse de l'art, je choisis le chemin velouté de la jouissance immédiate. L'essentiel était de prendre du bon temps. »
Mémoires de Montparnasse,
chap. XV,
John Glassco,
trad. Daniel Bismuth,
éd. Vivianne Hamy
chap. XV,
John Glassco,
trad. Daniel Bismuth,
éd. Vivianne Hamy
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