jeudi 28 février 2013

Stéphane Hessel, 1917-2013

«Ma femme me trouve ridicule parce que, à la fin d’un poème, j’ai des larmes dans la voix. Et cet élément poétique, j’ai essayé d’en utiliser toute la saveur dans les moments les plus rudes de mon existence, dans les camps de concentration, quand on n’arrivait pas à s’endormir et qu’on avait besoin d’être réconfortés. Je me récitais une longue poésie, et ça me permettait de survivre.»



«J’ai subi à peu près tout ce qu’on peut subir dans une guerre : emprisonné, évadé, rejoignant le général de Gaulle, envoyé dans la Résistance, emprisonné par la Gestapo, passant dix mois dans les camps de concentration, condamné à mort et sauvé.
«Je crois avoir réussi – c’est peut-être la seule chose que j’ai vraiment réussie – à épater ma mère. Et pour l’épater, il fallait vraiment s’y mettre !»

«Dans ces chambres de bonne, nous étions soumis à une succession d’interrogatoires qui n’ont pas comporté plus de violence que ce que j’étais capable de supporter sans fléchir. Je suis content de n’avoir trahi aucun ami ; je suis content d’avoir pu subir cette phase de ma vie sans en être définitivement marqué.»


Hessel : "La mort, je lui fais confiance" par LeNouvelObservateur

«La mort a été, à certains moments de ma vie, très proche, puisque je l’ai frôlée plusieurs fois. Aujourd’hui que j’atteins l’âge où la mort est là, toute proche […] je la considère avec beaucoup de respect. […] La mort est pour moi une amie. […] Je suis convaincu qu’elle ne mettra pas seulement fin à ma vie, à la vie de mon corps, mais qu’elle ouvrira peut-être la porte à autre chose dont je ne sais absolument pas ce que c’est. […] La mort n’est pas seulement la fin de la vie du corps, elle est aussi sans doute le commencement d’un rapport de cet être que nous sommes avec une autre dimension.»


DIAPORAMA SONORE | Stéphane Hessel se raconte... par FranceInfo

«[Ma mère] a compris que deux hommes pouvaient aimer la même femme, et que cette femme pouvait avoir une relation forte avec l’un comme avec l’autre. C’est ce que Truffaut a repris dans ce film qui, d’ailleurs, vient de l’aventure même de mes parents, Jules et Jim

Les citations viennent de .

3 commentaires:

Hélène a dit…

Une personnalité fascinante qui ne semble pas s'être démentie au fil des ans.

Je ne partage pas ses idées sur la mort, qui reste pour moi la Grande Ennemie. Je suis peut-être trop jeune (j'écris ceci sérieusement).

Isa LISE a dit…

Merci pour ce partage...

Az a dit…

Evguénia Guinzburg dit la même chose sur la poésie dans Le Vertige.
Quand je le raconte à mes élèves ils me disent que la drogue, c'est mal.